Grande poétesse et grande amoureuse (voir le billet consacré à Yolande), Louise Colet (1810-1876) écrivit quelques textes en prose, Diane, par exemple, « fragment d’un roman inédit » qui nous montre que l’amour est plus fort que la mort.
« Perdue dans une sorte d’aspiration extatique, elle avait oublié jusqu’au lieu où elle se trouvait (cimetière du Père Lachaise) ; elle semblait se dérober par degrés aux sensations physiques : le froid l’avait insensiblement engourdie ; elle était pâle, glacée et immobile comme si la mort se fût emparée d’elle. Les images flottantes qui traversaient sa pensée luttaient seules contre l’anéantissement de son être ; il lui semblait que son âme se détachait de son corps, attirée doucement vers l’âme souriante de sa grand’mère, et qu’elle traversait des régions où régnaient une paix et une mansuétude inconnues ici-bas. »
La description de Paris, extrait de Penserosa (1837), annonce Baudelaire, 20 ans avant Les Fleurs du mal.
Mon livre revendique son droit de militante féministe d’invectiver son temps :
« Commen ? la Liberté déchaîne ses colères ;
Partout, contre l’effort des erreurs séculaires,
La Vérité combat pour s’ouvrir un chemin ;
Et je ne prendrais pas parti dans ce grand drame ?
Quoi! ce cœur qui bat là, pour être un cœur de femme
En est-il moins un cœur humain ? »
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