Louis Mullem (1830-1908), journaliste parisien, chroniqueur, feuilletonniste, auteur dramatique, ne cherchait pas la renommée… qui l’oublia. En exergue à ses 18 Contes d’Amérique (1890) dédiés à Alphonse Daudet, il écrit : « L’imagination ne pouvant que retrouver ou prévoir, les historiettes suivantes devraient être, selon le désir de l’auteur, considérées comme des chimères susceptibles de devenir réelles ou de l’avoir été. »
Le second conte, L’Union libre, a pour cadre San Francisco et pour sujets le mariage, l’émancipation de la femme et ses revendications (on croirait entendre parfois les discours féministes de nos jours).
« La démonstration, que nous avons soin d’abréger, prenait pour point de départ l’éternelle hostilité qui semble, de par la nature, diviser les deux sexes, hostilité fomentée de part et d’autre par l’égoïsme, et dont l’orateur flétrissait, comme principale manifestation, ces cruelles ruses de guerre, cette suite de dissimulations et de mensonges qu’on a décorées du nom d’amour. Les critiques et les épigrammes retentissaient, dru comme grêle, contre tous les genres d’unions, définitives ou passagères, contractées sous prétexte d’amour, dans nos sociétés de convention. […] Mais la leçon s’envenima des fureurs d’une vraie philippique lorsqu’il fut question de la rivalité des deux moitiés humaines sur le terrain intellectuel, et surtout lorsqu’il fut traité des injustices de l’homme refusant d’admettre qu’il y a « différence » et non « inégalité », et que la force morale dont l’homme se targue demeure stérile sans les « correctifs » de prudence et de tendresse qu’y apporte la femme. »
Mais c’est un conte divertissant qui finit plaisamment !
Portrait (1861) de Louis Mullem (1836-1908) par Carolus Duran (1837-1917)
Bonjour René Depasse,
Combien souhaiterais vous écouter et encore si vous pensez ces jours au Dialogues de PLATON .
Cordialment
Ahmed