Cette touchante nouvelle sur ce (vieux) matelot brestois qui a bourlingué sur toutes les mers du monde est parue dans La Revue du nouveau monde en 1884.
« L’été, par les vrais beaux jours, il apportait dans son petit jardin un perroquet du Gabon, gris, à queue rouge, dont le bâton était en bois des îles, et qui avait pour mangeoire des moitiés de coco. Il témoignait beaucoup de sollicitude à ce vieil oiseau, qui restait taciturne sur son perchoir, dans une pose caduque.
Si, par hasard, il faisait un peu chaud, tous deux semblaient revivre. Le perroquet parlait ; sans remuer toujours, il répétait d’une voix de ventriloque des injures de bord. L’homme, comme si on eût été en pays tropical, mettait de l’eau à rafraîchir dans une gargoulette d’Aden, s’habillait d’un paletot en nankin de coupe chinoise, et s’éventait avec une feuille de palmier. »
Je plonge pour la première fois dans Loti, et… quel texte. Une petite claque comme on en reçoit peu. Merci infiniment d’avoir accompagné de votre voix cette si belle découverte.
TOUS les textes de Pierre Loti sont excellents. Poursuivez, Sophie, et merci.