Ce court essai historico-géographique de Jules Lermina (1831-1915) a été publié dans La Revue pour tous en 1890.
« Parfois, quand elle avait quelque loisir, la petite rêveuse s’en allait, seule, jusqu’à l’Arbre aux fées. Là, elle s’asseyait et songeait. Dans sa mémoire passaient les mots qui l’avaient frappée, les récits qui l’avaient intéressée, les plaintes qui l’avaient endolorie, celles surtout qui étaient le grand souci du pays, la guerre injuste que menaient les Anglais contre la France. Puis aussi, c’étaient les douces prières de sa mère qui se disaient en son âme, qui se répétaient en son cerveau, et dans cette contemplation mentale des choses de la terre se mêlaient peu à peu les choses du ciel… L’imagination s’éveillait dans sa tête un peu engourdie… Aux réalités de l’invasion continuelle s’opposait l’illusion d’une défense miraculeuse… Quel enfant n’a pas rêvé, en quelque grand chagrin, l’intervention d’un être la fois surhumain et
doux qui vient tout à coup le protéger ? »
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