Léon Alpinien Cladel (1834-1892), enfant du Quercy, fut surtout romancier à succès du terroir et peintre de la condition paysanne. Ses deux meilleures œuvres sont celles qu’il cite vers la fin du récit autobiographique Où les miens ont vécu :
« Puis je passai dans une salle voisine assez spacieuse, où nous dînions tous ensemble autrefois, et là, c’est là qu’aux lueurs parcimonieuses d’une lampette à pétrole, tandis qu’à la veillée, maman, brune comme une taupe, me tricotait des bas ou me ravaudait du linge, et que papa, blond comme les blés, se rappelant son vieux métier de bourrelier, raccommodait la barde de quelque mule ou la trézègue d’un joug à bœufs, moi, leur fruit à la fois roux et brun, j’écrivis, avec l’enthousiasme de la jeunesse et certaine confiance en moi que tous mes revers n’ont pas abattue ni même ébranlée, cette tragi-comédie : La Fête votive, et cette églogue : Le Bouscassié. »
Irène est l’histoire d’une déception amoureuse dans le milieu théâtral parisien ; Cladel profite de l’occasion pour l’égratigner:
« On prétend que Paris est la pompe aspirante de toutes les intelligences ; à cela, point ne contredirai ; mais s’il est exact que tous les esprits de France et d’ailleurs y sont invinciblement attirés, accorde-moi que les moutons de Panurge de l’univers en ont fait aussi leur habitacle de prédilection, et ce sont eux, ces routiniers, ces philistins, ces cancres, accourus des quatre points cardinaux, qui depuis longtemps y forment ce qu’on nomme l’Opinion publique. »
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