Dans ce roman, Bloy se montre défenseur de thèmes qui l’ont poursuivi toute sa vie : lutte courageuse contre une pauvreté injuste qui dégénère peu à peu en misère noire, lutte sans merci contre les « fabricants de misère », lutte désespérée pour relever une société tout entière dénuée d’idéal et s’embourbant inexorablement, aux yeux de l’auteur, dans la misère morale, celle qui vaut la peine d’être prise en pitié.
Le style de l’auteur n’a d’égal que lui-même : passant tour à tour de « vomissements » rugueux qu’on croirait sans pardon à des envolées mystiques d’une beauté pure. Parfois d’une violence inouïe, au vocabulaire fleuri et haut en couleur, se repaissant de toutes les injustices qu’il dénonce avec feu, il sait se montrer tout à coup d’une tendresse immense et d’une compassion sans borne pour les situations déchirantes que traversent ses héros, et qu’il a subies lui-même, pour une bonne part, dans sa vie pauvre et trop tôt frappée par le deuil d’un petit être cher…
Gustave Malher, Symphonie 5 en do dièse mineur, 4e mouvement : adagio, interprétée par l’Orchestre Philharmonique de New York, dirigé par Bruno Walter (1947, domaine public).
Merci pour votre gratitude, cher J-Jacques Maniez!
Elle m’est aussi un encouragement, comme le fut votre commentaire sur Augustin!
Votre expression me plaît pour caractériser un trait typique de Bloy: le refus de la tiédeur! C’est le moins qu’on puisse dire, et c’est très bien vu.
Ricou
Grand merci, cher Ricou, pour cette fidèle illustration du chef-d’oeuvre de Bloy. Quoi qu’on pense de cette vision héroïque et mystique de la foi chrétienne, son refus de la tiédeur est admirable et contagieux.
Jacques Maniez
Merci à vous aussi, cher Nestor Plasma,
Je suis ravi d’avoir comblé votre attente par cette lecture, et aussi d’en recevoir vos si gentils remerciements!
Ricou
Merci, cher Colin, pour votre assiduité à l’écoute.
Et pour votre fidélité étonnante à poster des commentaires toujours très bienvenus!
Je partage votre jugement sur le style parfois chargé de Bloy.
Mais je dois avouer encore une fois que quelque chose me facinne aussi en lui, par delà ces lourdeurs ou sa rudesse incomparable.
Je crois que c’est tout bonnement sa “franchise”, disons son “franc parler”, qui, à son propre aveu, ne lui vaut pas beaucoup d’admirateurs, ce qui est le moindre de ses soucis.
Cela le rend “libre” à l’image de cet énigmatique Marchenoir auquel il prête ses propres traits dans la femme pauvre.
Cher Colin, merci aussi pour votre compliment… je dois pourtant m’excuser pour quelques distractions lors de la correction.
A bientôt, quelque part sur L.A.?
Ricou
Nestor Plasma attendait ce titre et adresse ses plus chaleureux remerciements au lecteur Ricou.
► Nestor Plasma, c’est pour ça qu’on l’aime !
Bonjour ,
Personnellement je trouve” LE STYLE LOURD” et si ce n’était pas aussi bien lu ,je crois que j’aurais laissé tombé le casque de mes oreilles .
J’avoue, cher Cyprien, que cette lecture est un peu un “dû” que je devais à Bloy.
A une certaine époque, c’est lui qui m’a ouvert les yeux sur certaines choses tristes. Et, curieusement, c’est par “la Femme pauvre” qu’il m’a ouvert la porte de ses oeuvres .
D’abord surpris, presque rebuté, puis amusé, bousculé, ému… j’ai fini par m’y attacher. C’est ensuite, seulement, que j’ai découvert le Désespéré qui aurait dû, je crois,précéder.
Tout, dans Bloy est un peu déconcertant. Enfin je trouve. Ses “Lettres à Véronique” aussi…
Merci en tous cas de votre gratitude, j’espère ne pas vous décevoir, et ne pas attirer ainsi sur moi les foudres de ce grand “Léon”…
Un grand merci Ricou, pour nous offrir ce qui est sans doute, avec Le Désespéré, l’un des plus grands chefs-d’oeuvre de Léon Bloy… J’ai hâte de m’y replonger grâce à vous !
Avec plaisir… !
Merci !