Cette courte nouvelle de Léon Allard (1847-1925) est parue dans le magazine illustré La Vie littéraire en 1898.
« En deux brasses – et l’eau semble amoureusement porter tant de grâce et de jeunesse – elle atteint le milieu de l’immobile nappe liquide. Là, prenant sa bague, perle fine montée sur jonc d’or, elle la jette. Attentive, elle suit des yeux l’anneau qui tourne, tourne, s’enfonce, lentement descend, comme à regret. Ce n’est plus qu’un point brillant, un scintillement fugitif, un vague reflet sous la verte transparence. Alors, d’un mouvement brusque, l’ondine, le buste, dans toute sa grâce, subitement émergé plonge… Deux petits pieds, rapide et blanche vision – comme de deux mouettes qui se jouent – battent l’eau ; un remous s’agite, tournoyant, qui vite s’efface en cercles agrandis, et sur la surface apaisée, doucement vaguée par une légère brise, nulle trace ne reste de la plongeuse disparue. »
La Vie Littéraire, illustration pour L’Ondine (15 juillet 1898)
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.