Depuis six ans Les Chants de Maldoror attendaient une suite plusieurs fois réclamée sur notre site. Voici donc le deuxième chant aussi sulfureux que le premier. Rappelons-nous l’avertissement donné par le comte de Lautréamont : « Il n’est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre ; quelques-uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger. Par conséquent, âme timide, avant de pénétrer plus loin dans de pareilles landes inexplorées, dirige tes talons en arrière et non en avant. »
Le lecteur est constamment dérouté par l’ordre non logique des divagations, l’ironie sarcastique, les moqueries, les parodies naturalistes ou romantiques, les victoires de l’imagination sur le réel, le mépris de l’auteur pour ce qu’il raconte. Son but est d’« attaquer l’homme et celui qui le créa : Dieu. Car l’homme n’est composé que de mal et d’une quantité minime de bien que les législateurs ont de la peine à ne pas laisser évaporer. » Aussi Maldoror se décide-t-il à fuir les « ruches humaines ». Mais il ne peut cependant rester seul. Il part à la recherche de son « semblable » Dieu, responsable des hommes qu’il a créés et qu’il laisse s’entre-tuer.
Des horreurs côtoient des envolées poétiques sublimes… On comprend que le surréalisme se soit réclamé plus tard d’Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, d’origine uruguayenne, dont Les Chants de Maldoror ne furent jamais diffusés de son vivant (1846-1870).
Huysmans s’interrogera : « Que diable pouvait faire dans la vie l’homme qui a écrit d’aussi terribles rêves ? »
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.