Ce quatrième et dernier extrait de Bourdonnements traite de quatre sujets ayant inspiré le journaliste satirique :
1. L’étrange histoire d’un couple cherchant une séparation sans scandale.
2. Les démarches d’un député qui obtient tout ce qu’il veut par chantage politique.
3. Une évocation des pensums ridicules qui affligeaient les pauvres écoliers du temps d’Alphonse Karr.
4. Et surtout une violente attaque de la valse néfaste des ministres :
« En effet, – voici un homme qui arrive aux affaires, on lui confie un portefeuille. – Va-t-il continuer son prédécesseur ? Jamais, car alors pourquoi lui aurait-on donné sa place, il se serait mieux que personne continué lui-même ; laissera-t-il les choses dans l’état où il les trouve ? Pas davantage, pour plusieurs raisons ; – il n’est arrivé au pouvoir qu’en déblatérant avec une coterie contre ceux dont on voulait prendre les places et en annonçant que tout irait bien aussitôt que les membres de la coterie dont il fait partie auraient remplacé les ministres, membres d’une autre coterie… Comment faire un progrès quelconque, surtout dans l’instruction et l’agriculture,- avec ces changements fréquents de ministres ? – Aux uns comme aux autres, on ne demande ni aptitudes, ni études spéciales… Comment veut-on que les affaires progressent ou seulement se maintiennent avec ces gens qui traversent le pouvoir, montent, descendent, remontent pour redescendre encore ?
On ne marche même pas en zigzag, – en marchant en zigzag, on marcherait et on arriverait tôt ou tard quelque part, on va, on revient, on tourne, on piétine.
Ceux qui sont au pouvoir se défendent contre l’assaut de ceux qu’ils ont renversés, – et ne font rien autre.
Ceux qui font le siège du pouvoir, harcèlent, fatiguent, entravent sans relâche ceux qui les ont remplacés et qu’ils veulent remplacer à leur tour. »
Ces lignes ont été écrites en 1880… par celui qui disait : « Plus ça change, plus c’est la même chose ».
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