Deux thèmes dominent dans ces Bourdonnements à bâtons rompus :
1. Le massacre de la langue française
« La corruption et l’avilissement du langage sont les causes ou les effets, mais à coup sûr les signes du relâchement et de l’abaissement des esprits. Les Grecs disaient : « On parle comme on vit. » […] Une autre cause contribue à faire perdre au langage français cette urbanité, cette finesse dans la plaisanterie et l’ironie. […] Cette autre cause est dans les journaux. Certes la presse compte un certain nombre d’écrivains distingués, experts dans la science de bien dire, maîtres de leur plume, mais combien, en échange, remplissent les journaux de leur prose, qui n’ont fait aucune étude de l’art d’écrire, qui remplacent les arguments par les injures et la dialectique par la grossièreté ? Il en est de même dans les clubs, dans les réunions soi-disant politiques, etc. Le spectacle qu’a présenté ces jours derniers, l’Assemblée des représentants de la France, n’était pas précisément ce qu’on appelle un joli spectacle, mais ce pourrait, ce devrait être un spectacle édifiant et instructif. » (Attention ! Ce texte n’a pas été écrit hier, mais il y a 130 ans !)
2. Les femmes qui font « parler d’elles »
« Il a été longtemps en France considéré comme une règle, dans la bonne compagnie, de ne pas parler d’une honnête femme dans un lieu public… C’était alors une forme terrible et écrasante du blâme de dire d’une femme : elle fait parler d’elle ; on ne prenait pas la peine d’expliquer si c’était en bien ou en mal, il suffisait qu’on parlât d’elle et qu’elle y eût donné lieu. […] Tout cela est changé aujourd’hui. Est-ce mieux ? J’en doute beaucoup. Les femmes y ont-elles gagné ? Je suis convaincu du contraire. À qui la faute ? On ne risque guère de se tromper, en attribuant à peu près toujours à un sexe les fautes et les sottises de l’autre. »
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