Un artiste de la faim est une de ces fables énigmatiques et absurdes dont Franz Kafka a le secret, mystérieuse et opaque à force de simplicité et d’évidence. Avec son inimitable poésie, non dénuée d’humour, ce récit se prête à bien des interprétations. Sommes-nous cet artiste du jeûne qui se présente en phénomène de foire pour l’action la moins spectaculaire qui soit, s’infligeant de perpétuelles privations jusqu’à l’épuisement ? Ou bien ce public curieusement fasciné par cette exhibition du rien (toute ressemblance avec certains programmes télévisés actuels serait purement fortuite), et soudain lassé du jour au lendemain ? Les pistes de lecture sont nombreuses, et le génie de l’écrivain est de les laisser toutes possibles.
Avec l’aimable autorisation du traducteur Laurent Margantin.
Garth Knox, Sympathetic spheres II, extrait de l’album Solo Viola d’Amore, SHSK’H, volume 5 (licence Cc-By-Nc-3.0).
Cher Ahikar,
Laurent Margantin semble tout à fait ouvert à ce que d’autres traductions de lui soient lues, je pense qu’il vous donnera volontiers son autorisation pour La colonie pénitentiaire, que de mon côté je ne me sens pas “l’étoffe” de lire.
Je crois comprendre ce que vous dites sur l’absurde, c’est vrai qu’il y a une évidence, une précision, quelque chose de très solide dans son écriture. Pourtant l’absurde fait aussi partie de son oeuvre, à mes yeux en tout cas, et je n’y vois pas de contradiction, bien au contraire, avec le caractère implacable de ses textes.
Bien à vous,
Cyprien
Merci beaucoup pour cette belle lecture. 🙂
Je connaissais déjà le texte, mais j’ai pris grand plaisir à l’entendre.
J’ai vu que Laurent Margantin a aussi traduit La colonie pénitentiaire. J’aimerais bien le lire, à moins que vous ne l’ayez en projet. Avez-vous obtenu facilement l’autorisation et pensez-vous qu’il me la donnerait ?
J’ai toujours énormément aimé Kafka. Pour moi, il est tout sauf absurde, il avance avec une prodigieuse volonté comme une haveuse qui trace un sillon dans la montagne. Il sait toujours où il va. Malgré les apparences, il y a en lui une force colossale, il y a en lui, tout au fond de lui quelque chose d’indestructible, une certitude qui le pousse. Kafka n’est pas un écrivain qui doute. En cela il est très proche d’un Goethe ou d’un Shakespeare.
Amitiés, 🙂
Ahikar
Merci. Et pour ce qui est de la fin, vous ne pourriez probablement pas faire de plus beau compliment à Franz !
Belle lecture, Cyprien. Mais, la fin m’a laissé sur ma faim.
Merci infiniment Ludivine !
Cher Cyprien,
Un grand merci, votre voix est très agréable, je l’écouterais pendant des heures.
A bientôt
Merci Ichtar pour ces compliments qui me vont droit au coeur ! Heureux de vous avoir fait découvrir ce récit de Kafka, l’un de mes préférés de l’auteur, d’ailleurs l’un des premiers à avoir été publiés après sa mort.
Magnifique 🙂
Merci Cyprien pour cette pépite qui est pour moi une découverte et que j’ai savouré hier soir. J’ai apprécié le texte et au delà de ça, votre lecture qui m’a tenu en haleine de par en par malgré la fatigue de ma journée.
Qu’il est doux de s’endormir après avoir apprécié et adoré ces 24 dernières minutes d’éveil.
Cher Ahmed,
le lien indiqué dans l’article (“Consulter la version texte de ce livre audio”) vous mène au texte en pdf. Vous pouvez ensuite le copier en cliquant sur “Télécharger”.
Bonne lecture – écoute…
Cher Cyprien,
Pourriez vous me donner le chemin rapide pour télécharger le texte .
Désolé.
Cordialement
Ahmed