Michelet, historien, grand esprit positif du XIXe siècle, fervent adepte du progrès et de la science, choisit dans La Sorcière une thématique religieuse et propice aux fantasmes. Cette contradiction n’est pas la seule : on ne sait, à la lecture de ce livre, s’il s’agit d’histoire ou de littérature – peut-être parce qu’il s’agit plus encore d’un réquisitoire érudit et littéraire contre une Église médiévale s’opposant à la Science.
La première partie raconte, de manière très fantasmatique, l’émergence et l’évolution du personnage de la Sorcière : à mi-chemin entre l’Histoire des mentalités et des représentations, la fable et la rêverie, cette partie est probablement la plus littéraire des deux. La seconde partie, qui annonce presque les études de Foucault sur la folie, la possession et leur répression à l’âge classique, est consacrée à la narration des grands procès en sorcellerie au 17ème et 18ème siècle, et particulièrement ceux de Loudun, de Louviers et de Toulon.
Sergey Solomko, La Nuit de Walpurgis (19?) Domaine public
Franz Schubert, Piano Trio in E flat major, D. 929 – II. Andante con moto (European Archive, domaine public).
Je vous remercie Sylvie. Ces affaires sont en effet fascinantes !
Je suis heureuse d’avoir pu vous “passer” ce texte – ce site tout entier est d’ailleurs un formidable passeur de littérature…
Merci, madame Pucciano, d’avoir mis à notre portée ce texte difficile par votre belle lecture pleine de sensibilité. Je me méfiais de cette œuvre, et à juste titre, en ce qui me concerne, car j’ai beaucoup de mal avec le lyrisme romantique de ce style exalté, proche du délire (adapté à son sujet, il faut dire!)
Ce qui m’a intéressée ce n’est pas tant la mythologie de la sorcière (très à la mode en ce moment!) mais la dimension historique du récit, la chronologie siècle par siècle de la sorcellerie et de sa répression ainsi que la mise en rapport du phénomène avec la situation politique et sociale (guerre de cent ans, pestes etc).
Dans la première partie certains passages décrivant la misère des serfs sont saisissants. Quant à la 2ème partie, je l’ai trouvée tout à fait passionnante et cela m’a poussée à faire des recherches au sujet de ces célèbres affaires trop mal connues.
Donc je ne regrette pas de m’être lancée dans l’inconnu avec vous et je vous remercie de m’en avoir donné l’occasion.
Merci pour cette lecture !
En Suisse, Anna Göldi, en 1782 a été la dernière femme exécutée pour sorcellerie du pays !
Je vous recommande l’écoute de cette belle et instructive lecture.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un roman (surtout la partie 2), on se retrouve vite plongé dans une ambiance mystérieuse, apportée par la musique bien choisie et la belle voix ensorcelante de Pauline Pucciano.
Merci beaucoup !
merci! ce livre est absolument extraordinaire!
Ah formidable ! Je souhaite lire ce livre depuis fort longtemps. Lu par vous de surcroît… Quel cadeau ! Merci, merci.merci !!!