Une page de l’histoire du Japon, romanesque et poétique, extraite du recueil Le Paravent de soie et d’or de Judith Gautier (1845-1917), fille de Théophile Gautier.
« La souveraine a mis pied à terre ; elle s’avance jusqu’aux bords des flots, et, enlevant sa coiffure d’or, dénoue ses longs cheveux. Pour en effacer les parfums, elle les baigne dans la mer, puis les tord, les relève, en forme un chignon unique, tel que les portent les hommes. Elle saisit alors une hache d’armes et monte sur la plus belle des jonques. De là, à tous, l’Impératrice guerrière apparaît comme sur un piédestal. Elle a revêtu l’armure de corne noire dont les lamelles, jointes par des points de soie pourpre, retombent plus bas que les genoux, sur l’ample pantalon de brocart blanc à dessins nuageux, serré à la cheville. Elle a des épaulières de velours noir et d’énormes manches, très majestueuses, qui, descendant jusqu’à terre, forment comme un manteau ; elles sont faites d’une étoffe semée de fleurettes d’or disposées en losange et la doublure est de satin uni. »
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