Joseph Ignatius Kraszewski (Clan Jastrzebiec), né à Varsovie le 28 juillet 1812 et décédé le 19 mars 1887 à Genève, est un romancier polonais, d’une famille aristocratique. Son talent lui valut une grande popularité en Pologne : il était à la fois poète, auteur dramatique, mais aussi rédacteur et traducteur.
Plus d’une centaine de ses romans ont été traduits en langues étrangères. Avant Sienkiewicz, l’auteur de Quo vadis ?, il fut l’auteur le plus traduit du polonais.
Le roman folklorique Oulana (1843) est très inspiré par le romantisme et peut nous sembler un peu facile, mais certains passages valent bien les analyses de Balzac, de Stendhal, de Sand ou de Sue à la même époque. Il est vrai que nous avons du mal à nous imaginer aujourd’hui un amour contrarié par l’inégalité de condition sociale et de culture intellectuelle, quand il était admis par tous que le mari pouvait battre sa femme quand il la soupçonnait d’adultère.
Quantité de réflexions de ce genre jalonnent le récit : « On voit les choses autrement le jour et autrement la nuit, avec les yeux de l’âme ; le jour, on a moins de hardiesse et plus de raison : les passions faiblissent, l’homme tiédit. C’est peut-être ridicule et humiliant pour la pauvre humanité, qui est esclave même de la lumière du jour, mais c’est ainsi. Les crimes sont rares en plein jour et de jour ; une action follement audacieuse est plus rare à la lumière du soleil ; c’est pourquoi la nuit est la mère des entreprises étranges, des projets gigantesques et des rêves amoureux. »
Note du traducteur : « La Polésie est une région de la Pologne qui s’étend sur les deux rives du Prypec et se divise en Polésie wolhynienne et en Polésie lithuanienne, d’après les deux provinces de Wolliynie et de Lithuanie, avec lesquelles elle confine. »
Merci Monsieur Depasse pour cet enregistrement. c’est très intéressant de découvrir des auteurs polonais. Je vais l’écouter bientôt.