Cette nouvelle de Conrad met en scène deux Européens, Kajerts et Carlier, qui viennent de se voir confier un poste commercial dans une région isolée de la jungle africaine. Ils vont se livrer au commerce de l’ivoire, dont ils espèrent tirer de gros profits, pour eux-mêmes et leur compagnie. N’ayant aucune tâche spécifique à accomplir, ils sombrent dans l’isolement et le découragement à mesure que passe le temps. Mokola, leur comptable et homme-à-tout-faire, met en place un système d’échange d’esclaves pour de l’ivoire. Initialement scandalisés, les deux compères finissent par s’en accommoder, compte tenu des énormes profits qui en découlent. Les deux hommes s’affaiblissent, au physique comme au moral, et tombent malades. Un banal différend au sujet de sucre, dégénère en un conflit irrationnel et violent qui hâte leur fin tragique, lorsque Kajerts tire accidentellement sur Carlier et le tue. Au dénouement, alors qu’approche le vapeur de la compagnie, avec deux mois de retard, Kajerts se pend dans un acte de désespoir.
Il va de soi qu’on peut trouver à cette histoire banale une signification ironique et symbolique. Elle donne une idée juste de la situation coloniale en Afrique vers la fin du 19ème siècle. Les deux hommes en charge de l’avant-poste du progrès sont paresseux et incompétents, et le thème de l’incompétence, de la capacité destructrice et de la cruauté du colonialisme sont clairement mis en évidence. La progressive dégénération des deux administrateurs reflète les tares inhérentes à l’exploitation coloniale du continent africain.
Conrad reprendra plus longuement ces mêmes thèmes quelques années plus tard dans Au cœur des ténèbres.
Joseph Conrad, photographie de George Charles Beresford (1904).
Merci Fabrice.
tres bonne lecture
la.scene du sucre est assez prenante
felicitations
Cordialement
Merci Le Barbon. Comme vous, je souhaite que la nouvelle année soit moins mouvementée et plus calme que la dernière. Qu’elle vous apporte plein de bonnes choses, bonheur et santé.
Merci à vous, André Rannou, pour ces deux nouveaux Conrad, « Un avant-poste du progrès » et « le Frère de la côte ».
Pour l’année 2021, je vous la souhaite meilleure que l’autre, dont je me suis engagé à ne pas écrire ni prononcer le numéro.
Merci Lïat et BONNE ANNEE 2021.
Merci pour votre excellente lecture !