« Il y a dans la richesse quelque chose de maudit. » Cette phrase, prononcée par le héros à l’agonie, résume bien le thème central de Nostromo (1904), œuvre sombre et qui donne de la condition humaine une vision pessimiste à souhait.
L’action se passe dans une république sud-américaine imaginaire, le Costaguana, constamment en proie à des révolutions. Il est impossible de résumer l’intrigue foisonnante de ce roman, qui met en scène 38 personnages et est centrée sur le protagoniste Nostromo (« notre homme »), marin italien devenu le magnifique «capataz de cargadores » (« capitaine des dockers ») du port de Sulaco. Héros populaire, courageux mais excessivement vaniteux, réputé incorruptible, il finira par devenir « esclave du trésor » dont le sauvetage lui a été confié in extremis par Charles Gould, le maître anglais de la mine d’argent de San-Tomé, alors qu’il allait tomber aux mains des partisans de Montero, militaire brutal et auteur d’un nouveau coup d’état. Tiraillé entre, d’un côté, son souci de « s’enrichir lentement » – en récupérant un à un et en tapinois les lingots qu’il a sauvés d’un naufrage et dissimulés sur une île – et, de l’autre, son amour coupable pour Gisèle, fille cadette de son meilleur ami, le vieux garibaldien Georgio Viola, et sœur de Linda, sa fiancée officielle, Nostromo connaîtra une fin aussi absurde que tragique.
Comme dans Lord Jim, l’intrigue – qui exige une attention assez soutenue – est rarement linéaire et abonde en retours en arrière et en anticipations sur le futur. On y trouve aussi une bonne dose de réalisme, d’exotisme, et une nouvelle dénonciation féroce du colonialisme européen et américain.
Joseph Conrad, photographie de George Charles Beresford (1904).
Merci Laurent. J’ai pu lire et enregistrer votre commentaire sur mes lectures avant qu’il ne disparaisse – pour quelle raison? Je l’ignore; peut-être parce que son contenu a été jugé trop ‘personnel’. En tout cas, je vous remercie de tout cœur. Mon épouse est brestoise, et c’est elle qui avait lu les passages auxquels vous faites allusion! Saluez votre collègue de ma part! “La Petite Dorrit” aura été mon chant du cygne, et ma carrière de donneur de voix est terminée!
PS ; j’adorerais vous entendre lire les œuvres d’Exquemelin ou le Négrier de Corbière…
Grand merci à tous et à toutes! Je suis toujours aussi sensible à vos commentaires.
Bien amicalement
Très bon livre et très bon lecteur. Merci beaucoup pour ces quelques heures où j’ai cru être au Costaguana tant Conrad rend vivant ses romans.
merci beaucoup !
Superbe et intelligente lecture. Les romans de Joseph Conrad vous vont comme un gant. Vous avez trouvez votre auteur. Je souhaite vivement d’autres lectures… Tout Conrad, en fait !
Merci encore. C’est un cadeau magnifique.
Merci à tous. Je songe en effet à enregistrer “Middlemarch”, mais c’est un roman très long. Pour le reste, je rappelle que nous ne pouvons enregistrer que des oeuvres libres de droits, cad dont l’auteur ou le traducteur sont morts depuis au moins 70 ans.
Amicalement.
un roman difficile (encore plus que Lord Jim) mais magnifique. j’aime beuacoup votre voix. merci beaucoup.
pour les suggestions de lecture, si vous aimez en particulier la littérature anglophone et vous avez envie de prêter votre voix à d’autres oeuvres, il me semble que dans le site “littérature audio” il y a très peu de shakespeare, et rien de virginia woolf, george eliot (middlemarch). (si, comme moi, vous aimez aussi beaucoup les russes, gonçarov (oblomov), saltykov-chtchedrine (les golovlev), et, pour le XX. s., vassilij grossmann, pasternak et cholokhov sont p.ex. des absents illustres).
Monsieur André Rannou je vous adresse un grand merci!Nostromo est,certes, le chef d’oeuvre de Conrad;d’une lecture difficile : c’est que la narration n’est pas linéaire.J’apprécie hautement votre noble acte qui dénote d’une grandeur d’ âme.Vous nous avez aidé , facilité et rendu aisé la lecture de Conrad qui est, pour moi, un grand romancier inégalable.Je voudrais solliciter votre bienveillance de bien vouloir nous lire ,un jour,si vous le pouviez”la colline inspirée”,de Maurice Barrès et “la mort de l’Archevêque”,de Willia Cather:deux romans phares!Mille Merci!ABdelaziz BEN ARFA
J’ai apprécié “Lord Jim”, j’apprécierai certainement “Nostromo”.
Grand merci.
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Emile docteur de marine spécialiste des phénomènes de la croissance osseuse chez les adolescents