Ce recueil de six nouvelles – je n’en ai enregistré que cinq, jugeant moins intéressante celle intitulée L’Indicateur – fut publié au début de 1908, et l’introduction qu’en donne Conrad dans la Note de l’auteur me dispense de faire l’habituelle présentation. Je signale néanmoins qu’elles furent écrites entre 1905 et 1908 et sont immédiatement postérieures à Nostromo, auquel des critiques préférèrent Gaspar Ruiz, et que toutes sont basées sur des faits réels.
Grâce à l’excellente biographie de Michel Renouard, récemment parue dans la Collection Folio (Gallimard), nous savons que Conrad entretenait avec ses traducteurs français – dont André Gide, qui traduisit Typhon – des relations d’étroite amitié et qu’il les surveillait de près, en fin connaisseur. En effet, il est notoire que cet auteur, qui écrivait si bien l’anglais, n’en maîtrisa jamais parfaitement la prononciation, et que « plus il vieillit, plus son accent devint atroce ». En revanche, il parlait et écrivait un excellent français, très idiomatique.
Il appréciait beaucoup Philippe Néel de Saint Sauveur, né à Alès en 1882, après que son père, pasteur méthodiste eut quitté Jersey pour le Gard. C’est à cet ingénieur des chemins de fer, beaucoup moins connu que sa femme, l’exploratrice Alexandra David-Néel, que nous devons les traductions de Lord Jim, Nostromo, Gaspar Ruiz et Sous les yeux d’Occident.
Je signale enfin qu’en raison des contraintes de l’informatique notre classement des nouvelles n’est pas celui de l’auteur, inconvénient mineur compte tenu de la diversité de leurs sujets et de l’absence entre elles d’aucun lien.
Joseph Conrad, photographie de George Charles Beresford (1904).
Une fois de plus, merci à vous, chère Claryssandre. Vos commentaires me vont droit au coeur et me font très plaisir. Toutes mes amitiés.
André Rannou
Conrad était sur ma liste de lectures depuis très longtemps. Ce soir j’ai franchi le pas en commençant par une de ses nouvelles, choisie au hasard, Il conte. J’ai adoré ! Un seul regret : avoir tant attendu pour le découvrir. Grâce à vous et vos nombreuses lectures je vais enfin combler cette lacune et rattraper mon retard. Quels bonheur et plaisir de retrouver votre voix et vos si talentueuses et envoûtantes lectures ! Un immense et chaleureux merci cher monsieur Rannou