Goulam-Hussein, ou Aga ou Meshhdy-Aga-Beg (il a les trois noms) a divorcé de sa cousine Leila qui a ensuite épousé ses trois autres cousins, puis est entré dans l’armée, une curieuse armée où les soldats sont sans commandement, parce que les officiers s’enrichissent en vendant les équipements, la poudre et la nourriture de combattants éventuels souvent sans fusil qui se trouvent aux prises avec les Turcomans (ou Turkomans ou Turkmènes), peuple de race turque répandu en Asie centrale.
« Les Turkomans sont, comme chacun sait, des gens terribles. Ils font constamment des incursions, qu’ils appellent « tjapaô », dans les provinces de l’Iran Bien Gardé qui avoisinent leurs frontières, et ils enlèvent par centaines les pauvres paysans. Ils vont les vendre aux Ouzbeks de Khiva et de Bokhara. »
La vie de ce pauvre Aga est un enfer semé de moments de joie qui excitent plus le rire que les larmes.
La Guerre des Turcomans (1876) est une des six Nouvelles asiatiques d’Arthur Gobineau, grand voyageur, diplomate en poste à Téhéran où il fut ministre plénipotentiaire et qui parle de ce qu’il a vu.
« Vois-tu, frère, tous les Iraniens sont des brutes, et les Européens sont des sots… ; ils ne comprennent pas que tout chez nous, les habitudes, les mœurs, les intérêts, le climat, l’air, le sol, notre passé, notre présent rendent radicalement impossible ce qui, chez eux, est le plus simple. »
Les Européens en prennent aussi pour leur grade, surtout quand ils sont officiers !
Maurice Becque, Illustration de La Guerre des Turcomans (1924).
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