Les 118 poèmes (sonnets pour la plupart) des Trophées (1893) sont, en quelque sorte, des dépouilles prises à l’histoire ; Hérédia divise son recueil en plusieurs groupes : La Grèce et la Sicile, Rome et les Barbares, pour finir par La Nature et le rêve et des sonnets sur la Bretagne. Les vingt textes choisis (sauf le premier, Vitrail) suivent l’ordre de présentation, s’achèvent en apothéose avec Le Triomphe du Cid et s’ajoutent à la sélection des dix déjà publiés.
Poèmes parnassiens impersonnels, détails de civilisation authentiques, vision épique de l’histoire, culte de l’art et de la forme par un grand sculpteur, un grand peintre et un grand musicien.
« Le temple est en ruine au haut du promontoire.
Et la Mort a mêlé, dans ce fauve terrain,
Les Déesses de marbre et les Héros d’airain
Dont l’herbe solitaire ensevelit la gloire.
Seul, parfois, un bouvier menant ses buffles boire,
De sa conque où soupire un antique refrain
Emplissant le ciel calme et l’horizon marin,
Sur l’azur infini dresse sa forme noire.
La Terre maternelle et douce aux anciens Dieux,
Fait à chaque printemps, vainement éloquente.
Au chapiteau brisé verdir une autre acanthe ;
Mais l’Homme indifférent au rêve des aïeux
Écoute sans frémir, du fond des nuits sereines,
La Mer qui se lamente en pleurant les Sirènes. »
( L’Oubli, paru dans la première sélection).
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