Huysmans n’a pas encore écrit de romans quand il publie Le Drageoir aux épices en 1894, recueil hétéroclite de poèmes en prose où l’auteur rend hommage aux peintres hollandais et flamands (Rembrandt, Rubens, Brauwer, van Ostade, Béga…) et à la poésie de François Villon. Sur les 17 poèmes, 4 ont été déjà publiés sur notre site (La Reine Margot, La Kermesse de Rubens, À Maître François Villon et L’Émailleuse). Ces poèmes un peu romantiques, un peu baudelairiens, un peu réalistes, sont présentés de façon très originale dans le Sonnet liminaire qui est une sorte de table des matières :
« Des croquis de concert et de bals de barrière ;
La reine Marguerite, un camaïeu pourpré ;
Des naïades d’égout au sourire éploré,
Noyant leur long ennui dans des pintes de bière ;
Des cabarets brodés de pampres et de lierre ;
Le poète Villon, dans un cachot, prostré ;
Ma tant douce tourmente, un hareng mordoré,
L’amour d’un paysan et d’une maraîchère :
Tels sont les principaux sujets que j’ai traités :
Un choix de bric-à-brac, vieux médaillons sculptés,
Émaux, pastels pâlis, eau-forte, estampe rousse,
Idoles aux grands yeux, aux charmes décevants,
Paysans de Brauwer, buvant, faisant carrousse,
Sont là. Les prenez-vous ? À bas prix je les vends. »
Si vous appréciez La Rive gauche, vous pouvez relire ou réécouter La Bièvre, inspiratrice de Hugo et de Huysmans.
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