Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832), polymathe scientifique, politique et artistique qui marque l’histoire de l’Allemagne, passera soixante ans à venir à bout de son Faust, son œuvre peut-être la plus célèbre. Il la tire de la légende populaire, déjà vieille de deux siècles quand Goethe s’y attelle, de l’érudit formant un pacte avec le diable pour apaiser sa soif de savoir. Bien qu’elle soit déjà source de nombreux romans et pièces avant la naissance de Goethe, c’est son œuvre qui reste jusqu’à nos jours son itération la plus connue et la plus célébrée de cette tradition.
Publiée en 1808, la première partie de la tragédie est la section qui a le plus inspiré la postérité de Goethe, qui laissa passer 24 ans avant d’achever la seconde en 1832. Ici, le vieux docteur désespéré par les limites de sa vie conclut un pari avec le diable Méphistophélès. Si le démon devait parvenir, en tant que serviteur magique, à lui faire désirer qu’un instant de bonheur se suspende pour l’éternité, alors l’âme de Faust serait immédiatement emportée… Méphistophélès le traîne entre plaisirs, sortilèges et étranges sabbats. C’est néanmoins pour une adolescente ordinaire et pieuse, Marguerite, que Faust se prend de passion, employant alors les services de Méphistophélès pour parvenir à ses fins…
Sur quelques points, j’ai modifié des éléments de la traduction de Jacques Porchat, qui ne répond pas toujours aux attentes modernes sur la fidélité au texte :
– Les titres des scènes sont traités comme de pures indications scéniques de décor par Jacques Porchat, par exemple la scène 04, “Nuit”, “Nacht” en VO, qu’il rend comme un troisième “Cabinet d’étude”. Dans les cas similaires de changement net (et non de formulation), j’ai plus directement traduit le titre, en retirant les modifications de Porchat.
– Pour la même raison, j’ai restauré l’usage du terme “Walpurgis” pour “La Nuit de Walpurgis”, rendue par Porchat dans les titres et dans le texte seulement comme “Sabbat”
– La scène “La Rase Campagne”, extrêmement courte, est fusionnée à la précédente par Porchat, sans doute en raison de son format, même si elle est distincte chez Goethe. Je l’ai donc enregistrée seule, sans rattachement à la précédente.
Ary Scheffer, Marguerite au rouet, vers 1831
Franz Liszt, Totentanz – Paraphrase über “Dies irae”, S126, interprété par Neal O’Dean – Extrait
Franz Liszt, Mephisto Waltz No. 1, S.514, interprété par Giorgi Latso – Extrait
Charles Gounod, d’après Johann Sebastian Bach, Ave Maria, interprété par John Michel – Extrait
Modest Mussorgsky, La Nuit sur le mont chauve, interprété par le Skidmore College Orchestra – Extrait
Merci Faustomane de m’avoir permis de découvrir cette oeuvre ! Votre très belle voix en est le support idéal, et l’accompagnement musical relève encore l’émotion.
Merci, Faustomane, de nous proposer cette grande œuvre, de l’avoir si magnifiquement interprétée et d’y avoir ajouté des extraits musicaux sublimes pour parachever le tout…
Belle contribution, merci beaucoup.
De rien, c’est un plaisir, tout comme votre commentaire.
Le Second Faust est en cours d’enregistrement.
J’en suis ravie.