Poète symboliste, romancier et essayiste, l’Athénien Ioannis Papadiamantopoulos, dit Jean Moréas (1856-1910), publia Contes de la Vieille France (1904) ; Trois Nouveaux Contes de la Vieille France paraissent, posthumes, en 1924, dont Le Pas d’armes périlleux, récit naïf pour la jeunesse, à la manière des fabliaux, tel Aucassin et Nicolette, sur la naissance de l’amour :
« Avec l’âge, l’amitié des deux enfants s’accrut ; et à la vérité, Nature y apporta du changement. Mais ils ne se doutaient de rien, tant il y avait de l’innocence dans leurs âmes. Le jeune homme allait à la pêche ou montait à cheval ; la jeune fille s’amusait à la maison à quelque ouvrage de tapisserie. Puis ils se revoyaient avec joie, et le temps passait.
Cependant Émeraude laissait parfois son aiguille pour rêver, et Léonatus choisissait à présent les sites les plus sauvages, où il chevauchait plein d’une agitation qu’il ne s’expliquait point. »
Toute différente est l’étude Nietzsche et la poésie, riche de réflexions intéressantes, entre autres, sur Goethe, sur le théâtre classique sans doute pour atténuer la dureté du chapitre du Zarathoustra intitulé Des poètes, dénoncés comme des mystificateurs religieux, des faussaires, des fabricateurs d’images et de mensonges :
« Des poètes je suis las, des anciens et des nouveaux : superficiels sont tous pour moi, et mers sans profondeur.
Jusques aux profondeurs assez ne vinrent leurs pensées ; en sorte que jusqu’aux fonds ne plongea leur sentiment. […]
Non plus je ne les tiens pour assez propres : ils troublent tous leurs eaux pour qu’elles semblent profondes. »
Consulter les versions texte de ce livre audio : Le Pas d’armes périlleux ; Nietzsche et la poésie.
Antonio de La Gandara, portrait de Jean Moréas (1905)
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