Jean Lorrain vous est présenté dans L’Homme aux têtes de cire.
« Lorrain se crée un personnage, avec une volonté affichée de provoquer le scandale. Corseté, fardé, drogué, déguisé, travesti, il fait de sa vie comme de son apparence une œuvre d’art et une provocation, celle d’un « dandy de la fange », qui fréquente à la fois les salons du Tout-Paris et les marlous des mauvais quartiers. »
Le Scrupule et Laide relatent deux échecs amoureux. Colloque sentimental (1893) emprunte son titre au Colloque sentimental des Fêtes galantes (1869) de Verlaine.
« Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles. »
Deux échantillons de la belle prose parnassienne de Jean Lorrain :
« Oh ! la tristesse de ce jardin parisien d’octobre se délabrant lentement vis-à-vis l’agonie de cette femme au visage passionné et crispé, au regard dévorant, à la pâleur de morte ! Mais combien plus triste encore le silence hostile gardé par ces deux êtres de luxe et d’élégance en cette somptueuse chambre de poitrinaire, où la nuance adoucie des tentures, le contournement raffiné des meubles et jusqu’au parfum musqué du lilas blanc s’entassant là pour étouffer de tenaces relents d’éther et de phénol, semblaient vouloir faire une apothéose à la mort. »
« Lors de cette rencontre, dont elle devait mourir, Dinah entrait dans sa quarantième année, l’âge ou la femme avertie par les regards moins désirants des hommes sent flamber en elle une d’autant plus inapaisable ardeur, qu’elle en connaît la durée éphémère. Comme la phtisique dont les instants sont comptés, elle apporte dans tout, en amour surtout, une fébrile hâte de sentir et de jouir, et puis c’est un châtiment des courtisanes de ne connaître la tendresse amoureuse que tard dans la vie et d’adorer à quarante ans, avec des dévouements et des délicatesses presque maternelles, de beaux gars indifférents, qui les trompent avec leurs filles de chambre et renouvellent ainsi l’éternelle et sanglante trahison des sexes vis-à-vis l’un de l’autre, l’éternelle agonie d’une âme par une âme qu’on appelle l’amour. »
Consulter les versions textes de ce livre audio : Le Scrupule, Laide, Colloque sentimental.
Quel choix ! C’est exactement ce qu’il fallait pour commencer cet été…
Il suffit de fermer les yeux, et d’écouter pour voyager dans le récit… Te animo comitabor ! Grand Merci!