Ce texte Examen de deux principes avancés par Monsieur Rameau dans sa brochure intitulée : Erreurs sur la musique dans l’Encyclopédie, fut écrit en 1755, dans le style précis et parfois ironique de Jean-Jacques Rousseau.
« C’est toujours avec plaisir que je vois paraître de nouveaux écrits de M. Rameau : de quelque manière qu’ils soient accueillis du Public, ils sont précieux aux Amateurs de l’Art, et je me fais honneur d’être de ceux qui tachent d’en profiter. Quand cet illustre Artiste relève mes fautes, il m’instruit, il m’honore, je lui dois des remerciements ; et comme, en renonçant aux querelles qui peuvent troubler ma tranquillité, je ne m’interdis point celles de pur amusement, je discuterai par occasion quelques points qu’il décide, bien sur d’avoir toujours fait une chose utile ; s’il en peut résulter de sa part de nouveaux éclaircissements.
[…]
Je remarque, dans les erreurs sur la Musique ; deux de ces principes importants. Le premier qui a guide M. Rameau dans tous tes écrits, et, qui pis est, dans toute sa Musique, est que l’harmonie est l’unique fondement de l’Art, que la mélodie en dérive, et que tous les grands effets de la Musique naissent de la seule harmonie. L’autre principe, nouvellement avancé par Monsieur Rameau, et qu’il me reproche de n’avoir pas ajouté à ma définition de l’accompagnement, est que cet accompagnement représente le corps sonore.
J’examinerai séparément ces deux principes. Commençons par le premier & le plus important, dont la vérité ou la fausseté démontrée, doit servir en quelque manière de base a tout l’Art Musical. »
Ce texte est à lire avec l’Essai sur l’origine des langues dont le titre se complète de : « où il est parlé de la mélodie et de l’imitation musicale », et aussi avec le pamphlet publié en 1753 : Lettre sur la musique française, pour avoir une idée de la pensée de Jean-Jacques Rousseau sur la musique, la mélodie, l’harmonie et l’importance des langues, de leurs particularités, modulations etc…
On trouvera sur Wikipédia des informations complémentaires intéressantes.
Maurice Quentin de La Tour, Portrait au pastel de Jean-Jacques Rousseau (alors âgé de 41 ans), 1753.
Jean Philippe Rameau, Les Indes galantes, suite orchestrale – I, Première partie, interprétée par l’Orchestre de chambre de la radio du Luxembourg, dirigé par Louis de Froment (1960, domaine public).
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