Voyageant en Europe au 19e siècle, un Américain avait écrit dans son journal : « À Genève, il faut voir trois monuments : Saint-Pierre, le Mont Blanc et Merle d’Aubigné. Mais on n’y parvient pas aisément. La cathédrale est souvent fermée, le géant des Alpes caché dans les nuages et l’historien de la Réformation invisible. Cependant, à force de patience et de persévérance, on y arrive ». Si aujourd’hui Merle d’Aubigné est pour de bon injoignable, il est d’autant plus nécessaire de le lire si l’on veut comprendre quelque chose à Calvin, l’historien ayant en quelque sorte vécu plus de cinquante ans dans l’intimité du Réformateur par l’étude constante et de première main de ses lettres et de ses œuvres. La récente mouvance néo-calviniste américaine, recopiée sans discernement par les évangéliques d’Europe, nous offre de Calvin l’image d’un théologien bigot, rageusement attaché aux fameux cinq points du calvinisme. « Or chose étrange, écrit d’Aubigné, Calvin s’indigne contre l’appétit de vouloir sonder les mystères de la prédestination et du conseil éternel de Dieu, et il appelle une rage ce qu’on a nommé plus tard le calvinisme. Le Réformateur repousse cet appétit comme un furieux délire et c’est de ce délire qu’on l’accuse. »
Luther a incontestablement été le fondateur de la Réforme ; Calvin en fut l’architecte, le docteur ayant reçu le don d’édifier sur les fondations un édifice cohérent. La division de l’Histoire de la Réformation par d’Aubigné en deux parties, le temps de Luther et le temps de Calvin, paraît suffisamment justifiée.
On trouvera dans ce tome 4 de l’ouvrage :
Le livre 6, qui relate comment l’Église anglaise s’est émancipée de la suprématie papale, à l’occasion du divorce d’Henri VIII et de Catherine d’Aragon, sa première épouse.
Le livre 7, qui nous conduit en Suisse, à Genève, puis en Italie. L’impact de la Réformation dans ce dernier pays est généralement moins connu qu’ailleurs ; la plume érudite et alerte de Merle d’Aubigné nous mettra en présence de personnages remarquables et attachants, tels Celio Curione, Bernardo Occhino, Aonio Paleario…
Portrait de Jean-Henri Merle d’Aubigné (1794-1872).
Au revoir et merci, Théotex, je passe au tome suivant avec Christiane Jehanne.
J’étais bien contente que Baudichon de Lamaisonneuve ne soit pas brûlé vif à Lyon, il s’en est fallu de peu
Bonjour Theotex, j’ai achevé le tome 6 sur l’Angleterre et je l’ai trouvé très éclairant en ce qui concerne les persécutions et le brexit religieux anglais. Et puis j’adore les démêlés entre puissants, le pape, débordé, Charles Quint, François 1er, les Luthériens etc
Maintenant retour à Genève où, d’après ce que j’ai appris dans mes écoutes précédentes la religion et la politique sont intimement liées.
Mais que de persécutions, que de supplices, que de cruauté au nom de la religion, c’est horrible.
Je vous suis très reconnaissante, Théotex, d’avoir vaillamment enregistré la suite de l’énorme travail de Merle d’Aubigné. Vous l’aviez annoncé et vous ne vous êtes pas dédit. Je vais enfin comprendre ce qui s’est passé en Angleterre à la suite des micmacs d’Henry VIII.
Je télécharge le texte tout de suite et je me lance dans l’écoute, ça prendra du temps mais je vous donnerai des nouvelles en route !
Merci ! Le tome V arrive, mais il faudra attendre un peu plus longtemps le dernier tome, le VIII, pour épuiser l’histoire d’Henri VIII… et de ses épouses.