Jean de Tinan (1874-1888), chroniqueur et romancier français oublié fut un grand et jeune ami de Pierre Louÿs (1870-1925) à qui il dédia Érythrée. Tous les deux sont représentants du décadentisme.
Jean de Tinan qui mourut à 24 ans occupe une place à part dans l’histoire de notre littérature ; à la fois sentimental et raisonneur, libertin et romantique, partagé entre « sexe et tendresse », recherchant toujours le bonheur et perpétuellement insatisfait, sceptique, ultrasensible. « Je veux vivre intensément parce que je dois mourir jeune », confie Tinan à son journal. Toute son œuvre alterne la quête de l’« amour fou » et le sempiternel constat de « l’impuissance d’aimer ». En exposant ses amours, en les analysant, Jean de Tinan cherche à comprendre et raisonner son Moi. Ses aventures furent nombreuses : jeunes filles en fleur, « demi-vierges » scandaleuses avec lesquelles il flirte, filles du Quartier latin avec lesquelles il s’est mis à la « colle », et demi-mondaines.
Érythrée est un conte posthume (1896) extrait de Les Amphores de Pheidas dont vous apprécierez la poésie et les situations sensuelles et érotiques semblables à celles des Chansons de Bilitis.
On peut penser aussi, en le lisant, au titre de son ami et contemporain Maurice Barrès Du sang de la volupté et de la mort (1896 aussi) dont les deux thématiques furent souvent voisines.
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