« C’est à la demande, non d’un médecin, non d’un apothicaire, mais de la charmante duchesse de Bouillon, que la Fontaine composa ce poème médical, consentit à célébrer les vertus de ce fébrifuge. La duchesse de Bouillon partageait l’engouement de la duchesse de Mazarin, sa sœur, pour cette précieuse écorce, dont l’anglais Tabor, qui se faisait appeler le chevalier Talbot, avait récemment propagé l’emploi en France, avec la recommandation, l’appui, de l’aimable Hortense.
En épousant chaleureusement la cause du puissant spécifique, ou, pour mieux dire, en suivant la mode nouvelle, les deux sœurs rendirent sans doute service à l’humanité, mais notre poète, en les secondant, en se résignant à cette tâche ingrate, risqua cependant plutôt d’ennuyer ses contemporains que de les convaincre. » (Juge Marie-Nicolas-Silvestre Guillon (1760-1847), prêtre, professeur et humaniste).
Certes ce long poème médico-pharmaceutique de plus de 600 vers sur Le Quinquina (sujet qui n’est pas éminemment poétique) traitant de la fièvre, de la circulation du sang ou du mode d’emploi du quinquina est parfois d’une lecture peu attrayante, mais c’est une prouesse de pouvoir ainsi versifier, et son auteur La Fontaine en est même assez fier :
« Le quina s’offre à vous, usez de ses trésors.
Eternisez mon nom, qu’un jour on puisse dire :
« Le chantre de ce bois sut choisir ses sujets ; »
[…]
J’accepte cet augure à mes vers glorieux ;
Tout concourt à flatter là-dessus mon génie :
Je les ai mis au jour sous Louis, et les dieux
N’oseraient s’opposer au vouloir d’Uranie. »
Bonjour, ORIGINAL ! MERCI … PASCALE