« Pour nous, Bordelais, nous rouvrirons toujours celui de ses livres que vient de couronner le jury anglais, lorsque nous voudrons respirer l’odeur des vignes quand elles fleurissent et celle de notre fleuve jaune, peuplé de goélettes et d’oiseaux de mer. » C’est ainsi que François Mauriac présenta ce roman écrit par Jean Balde, de son vrai nom Jeanne Alleman (1885-1938), qui fut récompensé du prix Northcliffe.
La Vigne et la Maison, publié en 1922, décrit, au fil des saisons qui passent, la lutte d’une jeune femme passionnée, Paule Dupouy, pour préserver son domaine viticole familial au bord de la Gironde, malgré les difficultés financières, les convoitises, la solitude : « Ici, elle restait dans sa maison, en contact avec son passé, le cœur nourri par ses racines, rattachée à ce que les siens avaient voulu, aimé, commencé. »
Ravel, Concerto pour piano en sol majeur – Adagio – arrangé pour piano solo et interprété par Markus Stab (licence CC-BY)
Yves Chantal, votre message est perdu dans les limbes du site 🧐: je l’ai lu pourtant et vous en remercie. Je suis heureuse que cette lecture intéresse tout de même quelques audiolecteurs curieux, qui s’aventurent hors des sentiers balisés des auteurs les plus connus.
Car il me semble que l’écriture de ce roman est très belle, les sentiments et les paysages y sont décrits finement, et Paule est un personnage de femme que je trouve très attachant.
Chère Gaëlle, je viens d’achever l’écoute de ce très beau livre. Votre voix, si belle et musicale, porte parfaitement ce roman qui mérite vraiment d’être découvert, pour son style autant que pour son analyse psychologique et sociale. Je ne peux m’empêcher d’y voir une sorte d’hommage ou de de variation sur le thème d’Eugénie Grandet (qui est d’ailleurs citée, à un moment, je crois).
PS : Décidément, encore une Odette en littérature qui ne brille pas par son intelligence !
Chère Pauline, merci infiniment pour votre retour ! Oui, Jean Balde / Jeanne Alleman est tombée dans l’oubli, ce roman fait pourtant preuve d’une grande finesse d’écriture et d’analyse des personnages, je l’aime beaucoup et suis enchantée d’avoir réussi à faire partager mon enthousiasme.
Odette était sans doute, au début du XXè siècle, un prénom très courant pour une jeune femme ! Je ne crois pas qu’il faille y voir un hommage discret à Proust… Quant à Eugénie Grandet, il faudra que je m’y replonge, je n’en ai qu’un souvenir lointain… 🙁 Je vois que Pomme en a fait la lecture, je vais peut-être me laisser tenter, pour l’été !
Bonjour Gaëlle . J’ai lu un commentaire de Lïat à propos de votre lecture de La fin de la jalousie.Sur ce commentaire, elle vous a fait une demande de lecture que je seconderais volontiers.
Histoire de fleurs, par Armand Silvestre. Merci
Merci Gaëlle pour cette très belle lecture. J’ai retrouvé l’article de François Mauriac paru dans Les Nouvelles Littéraires en juin 1923. Que dire de plus !
La vigne et la maison par Jean Balde · Mauriac en ligne (huma-num.fr)
Sinon, je vous avais écrit récemment pour vous demander les paramètres que vous utilisez pour la dernière version de Noise Gate, si bien sûr vous l’utilisez toujours. Je vous avais aussi répondu sur un message que vous m’aviez adressé il y a environ un mois. Et je dois avouer que j’ai un doute sur le fait que vous ayez bien reçu mes messages, Outlook me jouant souvent des tours !
Bien amicalement,
Ahikar
https://mauriac-en-ligne.huma-num.fr/items/show/517
Cher Ahikar, je vous remercie de votre message. Le commentaire de Mauriac me paraît un brin dédaigneux (« livre honnête » ?? Est-ce là un compliment ???) mais reconnaît tout de même la belle écriture, la profondeur des sentiments et des personnages, je lui pardonne donc. 😃
PS : J’ai bien reçu votre courriel, je vous répondrai directement – j’ai été très préoccupée ces dernières semaines et peu disponible, je vous prie de m’excuser.
Merci. Une belle diction pour une belle histoire. Des personnages de toutes conditions, des bons, des moins aimables et des méprisables. Une fin que l’ont attend pas. Ces personnes se retrouvent aujourd’hui encore autour de nous. Cette histoire n’a pas d’âge.
Merci de votre écoute, Bricolo. Je suis d’accord avec vous, par delà les détails et les modes de vie qui marquent un roman dans son temps, l’âme humaine reste fondamentalement inchangée, et les personnages de celui-ci ne sont pas si éloignés de nous…
Merci pour votre très belle lecture toute en finesse de ce texte tout en nuances. Votre voix est mélodieuse et si douce à écouter.
Enregistrez d’autres textes s’il vous plaît.
Bien à vous.
Marie-Thé
Merci à vous, Marie-Thé, d’avoir pris le temps de me faire un commentaire. Le micro est en veille en ce moment, mais bien sûr je reprendrai mes lectures plus tard, quand j’en aurai le loisir.
J’en ai déjà publié quelques unes qui pourraient vous plaire – je me permets de vous conseiller particulièrement Les Confidences de femmes, lues avec deux autres DDV, d’une autre écrivaine oubliée, Annie de Pène. Ou La Fin de la jalousie, de Proust, une nouvelle émouvante à l’écriture ciselée, que j’avais publiée il y a plusieurs années.
Cette lecture est une petite merveille. La voix, l’époque, les mentalités, l’état d’esprit, la balade des sentiments, je navigue entre nostalgie et grandes espérances… je sens le parfum des fleurs, le rythme des saisons, les bruits de la ville comme le calme de la campagne, la solitude, le poids du qu’en dira-t-on, de l’enfermement des convention sociales, des révoltes intérieures… merci Gaëlle de si bien faire passer tout cela !
Votre message me comble, chère Christina, et rejoint celui d’Hervé : l’écriture de Jeanne Alleman aka Jean Balde décrit subtilement les scènes, les lieux, les personnages, et nous les rend présents malgré les 100 années qui nous séparent d’elle. Je suis heureuse de contribuer à la faire connaître.
J’en apprends tous les jours !!! et après cela qu’on ne vienne pas me dire que les femmes n’écrivaient pas ! Plus j’avance dans la vie, plus je constate le contraire, heureusement, aujourd’hui nous n’avons plus besoin de prendre un pseudonyme…
Une belle découverte du style de cette auteure. Un talent de la description qui rend les “choses” visibles pour l’auditeur. Quand à la lecture un grand merci pour Gaëlle qui a aussi un talent. Hervé
Merci, Hervé, de votre écoute et de votre message. C’est vrai que les descriptions des lieux, à Bordeaux comme dans la campagne girondine, sont très fines et sensibles. Elles m’ont donné l’impression en lisant de reconnaître les lieux, de m’y promener en suivant Paule et Gérard.
Quel enchantement que votre voix ! Vous pourriez lire l’annuaire téléphonique (s’il existe toujours!!) que ce serait un ravissement..
Chère Bernie, vous m’avez fait bien rire 😃 ! L’annuaire serait, en fait, un bon exercice de diction pour se chauffer la voix ! Mais j’espère surtout avoir réussi à ne pas vous endormir, avec cette lecture…
Merci à vous Lïat, Claryssandre, Bruant, pour vos messages qui me récompensent grandement du temps passé et me donnent envie de retourner devant le micro 🙏🥰
Pour tout vous dire, j’ai démarré cette lecture au soir du 1er confinement… en mars 2020… la fleur au fusil, pensant que tout ce temps bloquée à la maison me serait ainsi profitable… Quelle naïveté, quel optimisme ! En fait il m’a fallu trois ans pour aboutir, après avoir mis de côté plusieurs fois les enregistrements pour d’autres lectures plus courtes, et avoir eu plus d’une fois l’impression de m’y noyer… L’envie de faire découvrir cette écrivaine et ce beau roman a été une motivation à ne pas abandonner malgré tout, ainsi que l’espoir que la lecture saurait plaire. Mais l’on ne m’y prendra plus de sitôt à me lancer dans un texte si long, je vais retourner à des textes plus courts, plus compatibles avec mon rythme et mes contraintes personnelles.