Adolph Menzel - Menzels rechte Hand mit Buch-Copie

L’Affaire Maurizius

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Depuis dix-huit années, Léonard Maurizius, meurtrier présumé de son épouse, croupit dans la prison où on l’a jeté,  au terme d’un  procès retentissant.

Etzel Andergast, jeune fils du magistrat qui a jadis instruit le dossier, tourmenté par l’énigme  d’un supposé abandon de sa mère et convaincu de l’innocence de Maurizius, n’aura de cesse de le faire libérer. Bravant l’autorité paternelle, il s’enfuit de chez lui pour remonter le fil qui le conduira au témoin principal du drame.

S’inspirant d’un fait divers réel, et sans doute d’un récit inachevé de Stevenson, Jakob Wassermann, ami de R.M. Rilke et de Thomas Mann, publie en 1928, depuis son exil autrichien, ce roman qui connaîtra un succès mondial – le plus grand nombre de traductions de l’allemand de l’entre-deux-guerres.

Bien au-delà de la simple enquête policière, L’affaire Maurizius nous interroge sur l’institution judiciaire et carcérale, mais également sur le libre-arbitre et la dualité des êtres et des idéaux, sur l’exacerbation des individualismes dans la montée des passions nationalistes, sur l’émancipation féminine aussi. Jakob Wassermann jette un jour cru sur les âmes et l’entrechoquement des consciences, imprimant à l’oeuvre un accent proprement dostoïevskien.

“Ce roman, écrira Henry Miller qui lui a consacré de longues pages, élève le thème de l’erreur judiciaire à un niveau qui lui donne la grandeur d’une tragédie grecque.

 

Traduction : Jean-Gabriel Guideau.

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Illustration :

Adolph Menzel, “Menzels recht Hand mit Buch” (la main droite de l’artiste)

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Livre audio gratuit ajouté le 21/12/2024.

13 Commentaires

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  1. Un dernier mot et j’arrête de squatter les commentaires : quel magnifique choix d’illustration que ce détail d’un autoportrait de Menzel. Quelle beauté. Et merci pour vos voeux !

  2. Heinrich Mann, très bonne idée et le Taugenichts aussi. Que de belles perspectives ! En plus du frère il y aurait aussi le fils, Klaus, qui s’est suicidé en 1949. Il a écrit Le Tournant, un beau livre autobiographique mais là on ne trouvera sûrement qu’une traduction récente. Thomas Mann est un monument qui a fait de l’ombre au reste de la famille, ce qui est en train de changer d’ailleurs, mais trop tard pour le site !

  3. Quelle bonne idée, Bernard Mora, d’avoir enregistré Jakob Wassermann. Il y a peu d’écrivains allemands sur le site et moi, qui étais pourtant germaniste, n’ai jamais lu cette oeuvre. Ce sera une vraie découverte. Thomas Mann sera accessible en 2025 mais je crains le problème des traductions… J’aime beaucoup vos interprétations et je me fais à l’avance un plaisir de cette écoute. Il me faut juste le temps de terminer les trois oeuvres que je suis en train d’écouter (j’ai toujours plusieurs casseroles sur le feu !). Ce sera pour 2025 avec mes meilleurs voeux.

    1. Très heureux, chère Sylve, de vous retrouver; bienvenue donc dans L’Affaire Maurizius dès que vous pourrez y aborder! J’espère que mon articulation de l’allemand ne choquera pas la germaniste; je ne le pratique qu’en tant que choriste ou mélomane… ou pour souhaiter “gesuntheit” à qui éternue…
      Quant à Thomas Mann, vous avez raison de craindre, au moins partiellement, les problèmes de traduction, quand bien même la voie sera libre dès 2026. Elle l’est néanmoins pour son frère Heinrich à qui je pense, ainsi qu’au “Taugenicht” d’Eichendorf.
      Merci pour vos voeux; recevez les miens pour une année douce et riche en découvertes. A bientôt, j’espère, le plaisir de vous lire et d’échanger.

  4. Merci de m’avoir fait découvrir un auteur majeur, comparable à Thomas Mann. Vous avez le grand mérite d’un ton de lecture bien adapté à la complexité du roman. Je n’ai qu’un souhait, celui que vous nous fassiez découvrir d’autres oeuvre de Wassermann.
    Serge Lusigna

    1. Merci Monsieur; heureux d’avoir contribué à cette découverte.
      Je n’ai pas lu personnellement la suite annoncée du roman, “Etzel Andergast”, pour m’en faire une idée; j’en sais seulement que le héros fait un choix qui glace le sang, en conformité avec son intransigeance et avec le regard que jette Wassermann sur son époque. Les traductions de ses autres oeuvres, dont un “Kaspar Hauser”, ne sont malheureusement pas libres de droit, pour quelques temps encore… Bien cordialement à vous.
      Bernard Mora

  5. Un déluge de mots, une lecture au galop : un concours de vitesse ?
    Tandis que l’auditeur s’arrête un bref instant pour réfléchir sur un mot, sur une expression, le DDV a déjà lu une ou deux lignes : elles ont perdues à jamais pour l’auditeur, qui, emporté par un torrent implacable, appelle désespérément au secours.

    1. Bonjour Monsieur,
      Deux choses nous différencieront d’emblée:
      La première est que je vous remercie de votre message; la deuxième, que je ne suis pas exclusivement, et m’en excuse, l’hôte de votre cerveau.; en considération de quoi il me serait malaisé, pour vous reprendre à la lettre, de deviner où et pour combien de temps au cours de votre écoute, votre “réflexion” entend se poser. Entre un trop d’allant et un trop de langueur ou de componction, je fais généralement le choix d’une moyenne de 170 mots à la minute environ, norme courante et vérifiable, loin du “déluge” ou du “galop” que vous moquez fort désobligeamment – mon travail n’ayant d’autre dessein que de vous obliger, l’ignoreriez-vous?

      1. « L’ignoreriez-vous ? »
        Je vous réponds sans rire que c’est bien parce que je n’ignore pas que vous désirez plaire au lecteur ou lui faire plaisir que je vous ai fait ces remarques.
        Si j’avais été persuadé que vous vouliez déplaire, je vous aurais dit bravo.

  6. Bernard MORA… Bonjour…

    Quelle bonne… excellente idée !… Me fait plaisir… aussi… que dans votre presentation… vous citiez… ce formidable… Henry MILLER… un peu oublié aujourd ‘ hui… C’ est lui… qui m ‘ a fait connaître ce livre… et bien d’ autres !… Dans… ” Les livres de ma vie “… Tout particulièrement… c ‘ est lui… qui m’ a fait rencontrer… Walt WHITMAN… Quelle révélation !… Ebloui !… J ‘ avais à peine plus de 20 ans…
    Nous vous ecouterons…
    Avant de vous laisser… une question … à tout hasard…
    Vous m’ avez dit un jour … etre aussi… du sud de la France… Avez-vous… dans votre famille… quelqu ‘ un… qui a été… professeur de physique-chimie ?… Au lycée… j’ ai eu… un monsieur MORA… qui nous enseigna… les rudiments de ces sciences !… Dans mon souvenir… il est indissociablement lié… au bec BUNSEN !… 🤭…

    Avec mon plus cordial salut… et une bonne… traversée… des Fêtes de fin d ‘ année !…

    1. Bien émouvant , cher Sautillant, de vous entendre évoquer mon Papa. Merci de vous en souvenir! Nos rapports étaient moins problématiques que ceux d’Etzel Andergast et du Procureur son père… Ainsi donc nous fûmes, vous et moi, condisciples au Lycée Saint-Charles (exclusivement ferroviaire et non confessionnel) de Marseille, mais en quelles années?… Nous éviterons leur mention pour ne point troubler le public; il faudrait trouver un moyen pour échanger moins à découvert.
      Bonne écoute en tout cas et merci pour vos encouragements et indéfectible attention.
      Joyeuses fêtes à vous aussi – bon “bout d’an” comme on dit chez nous.

      1. Saint-charlien… Bernard MORA… Bonjour…

        Je vous invite… à ecluser… une kriek lambic… ou une gueuze… ( miracles de la chimie naturelle… pour ne pas dire… de l ‘ alchimie )… Retrouvons-nous au ” Bar “…

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