Le Diable amoureux

Jacques Cazotte (1719-1792) avec Le Diable amoureux (1772) écrit le premier grand récit fantastique français.

Le sujet : Un jeune Espagnol, don Alvare, qui ne croit ni à la cabale ni aux esprits, par curiosité décide pour le défier, de convoquer le diable dans les ruines italiennes de Portici. Le diable lui apparaît sous les traits d’un dromadaire, puis d’un épagneul, puis sous la physionomie gracieuse de Biondetto (ou Biondetta ?) qui se met à son service et tente de le séduire. Subjugué, Alvare décide de la présenter à sa mère pour pouvoir l’épouser. Ils partent pour Turin, et traversent la France pour atteindre l’Estramadure. Avant d’arriver, Biondetta jette le masque pour rappeler à Alvare qu’elle est Belzébuth,

Élans mystiques et ésotériques… La spiritualité vainquant chaque fois les passions… Au début Don Alvare tombe dans les pièges de Biondetta, puis se ressaisit et grâce à sa mère retrouve la voie de Dieu… Exemple du recours à la magie : Alvare appelle à trois reprises Bélzebuth, les girandoles de cristaux ont chacune trois bougies, Fiorentina chante l’ariette du troisième acte de l’opéra, la lune « dardait tous ses rayons dans la chambre d’Alvare à travers trois croisées » et « les trois planches qui soutenaient [son] sommier tombent avec fracas », trois glaces reflètent Biondetta, c’est à trois heures du matin qu’Alvare se retire après avoir perdu au jeu, Alvare est né un trois mai à trois heures du matin…

Ce curieux récit se termine par un conseil aux jeunes hommes de vingt-cinq ans : « Croyez-moi, formez des liens légitimes avec une personne du sexe ; que votre respectable mère préside à votre choix : et dût celle que vous tiendrez de sa main avoir des grâces et des talents célestes, vous ne serez jamais tenté de la prendre pour le Diable. »