Tourgueniev écrivit Fumée (1867) peu de temps après l’abolition du servage en 1861 en Russie où plus du tiers de la population était alors composée de serfs. Il a suivi sa maîtresse à Baden-Baden, le rendez-vous allemand cosmopolite des Français, des Russes et des Anglais et c’est là qu’il situe son roman où se distinguent deux sortes d’intérêt : le romanesque (le vrai sujet : Peut-on aimer passionnément deux fois ? ) et le social où il trace des portraits satiriques de personnages en vue (en changeant les noms) et montre l’écart entre une Russie attardée et une Europe civilisée. Les Russes accepteront mal cette peinture !
« Il était seul dans son wagon. Personne ne le dérangeait. « Fumée ! fumée ! » répéta-t-il à plusieurs reprises, et subitement tout ne lui sembla que fumée. Sa vie, son pays, tout ce qui était humain et principalement tout ce qui était russe. « Tout n’est que fumée et vapeur », pensait-il. Tout paraît perpétuellement changer. […] Il se souvint des discussions échevelées, des cris dans le salon de Goubariov, des disputes entre personnes de tous les milieux, réactionnaires et progressistes, jeunes et vieux… « Fumée ! répéta-t-il, fumée et vapeur ! »
Monsieur Depasse,
J’ai découvert récemment, et ce site, et votre voix, dans du Courteline, Gaboriau, Renan, Sue, Tourgueniev, Maupassant, Dostoievski… comme pour tant d’auditeurs, vous accompagnez quelques moments de notre vie de votre style suranné, élégant, précieux, drôle, émouvant.
Désormais, votre voix s’associe plaisamment à ce que la littérature a créé de plus grand et aux personnages qui l’animent.
J’ai bien aimé la lecture de ce roman.Merci Monsieur Depasse
Encore un nouveau René Depasse. Ça devient impressionnant. Je prends, merci.