L’Anarchiste est la huitième nouvelle publiée sur le site, d’Isabelle Eberhardt (1877-1904) qui se définit très justement :
« Je ne suis qu’une originale, une rêveuse qui veut vivre loin du monde, vivre de la vie libre et nomade, pour essayer ensuite de dire ce qu’elle a vu et peut-être de communiquer à quelques-uns le frisson mélancolique et charmé qu’elle ressent en face des splendeurs tristes du Sahara. »
Ce conte est bien dans la pensée d’Isabelle : la vie libre au désert. Le futur maréchal Lyautey disait d’elle : « Elle était ce qui m’attire le plus au monde : une réfractaire. Trouver quelqu’un qui est vraiment soi […] et qui passe à travers la vie, aussi libérée de tout que l’oiseau dans l’espace, quel régal… ! »
Et quelles descriptions !
« Andrei était venu s’installer là, dans l’ombre chaude des dattiers de Tamerna Djedida, dans le lit salé de l’oued Rir’ souterrain.
Il avait acheté quelques palmiers, une source salpêtrée qui vivifiait de ses ruisselets clairs le jardin et une petite maison cubique en toub rougeâtre. Il aimait ce pays mystérieux, hallucinant, où toute la chimie cachée de la matière s’étalait à fleur de terre, où l’eau iodée et salée dessinait de capricieuses arabesques blanches sur les herbes frêles des séguia murmurantes, ou teintait en rouge de rouille le bas des petits murs en toub qui faisait des jardins un vrai labyrinthe obscur. »
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