« Je vous le répète gentlemen, vos investigations ne vous mèneront nulle part. […].
Tout ce dont je puis me souvenir, je vous l’ai dit avec une parfaite franchise. Rien n’a été déformé ni dissimulé, et si quoi que ce soit demeure vague, c’est seulement à cause de ces nuages noirs qui ont envahi mon esprit – ces nuages et les horreurs nébuleuses qui les ont amenés à moi.
Je vous le répète, je ne sais pas ce qu’est devenu Harley Warren, même si je pense – et j’espère presque – qu’il connaît maintenant l’oubli éternel… pour peu qu’il existe quelque part quelque chose d’aussi merveilleux. […] Et pourquoi Harley Warren n’est pas revenu, il est le seul à pouvoir le dire – lui ou son ombre, ou quelque chose sans nom que je n’ose même pas décrire. »
Lovecraft a trouvé l’inspiration du thème de cette nouvelle, écrite en 1919, dans un rêve auquel il fait référence dans sa correspondance avec August Derleth.
Il y aborde deux thèmes principaux et fondateurs de son œuvre : le prix à payer pour la connaissance, et l’indicible. C’est là tout l’art de cet extraordinaire écrivain : mettre en scène ce qui ne peut être décrit, évoquer une horreur qui est au-delà des mots.
SiJ, Loneliness, extrait de l’album Deeper Into The Shadow (licence Cc-By-Sa-3.0).
Merci, j’adore ta voix immensément
Merci beaucoup Petite-Carol, je suis très touché ! A bientôt !
Une des rares nouvelles de Lovecraft que j’avais eu la chance de lire… Vous mettez parfaitement en valeur le suspense et la terreur, merci infiniment !
Merci beaucoup Maymadass. Je me suis bien amusé à lire la dernière phrase, qui a fait l’objet d’innombrables tentatives pour trouver le ton juste ! Et un bon quart d’un pot de miel ensuite pour retrouver ma voix !
Merci Luc,
Heureux que cette lecture vous ait plu et grand merci pour avoir pris le temps de me laisser ce petit message. Le texte est court, mais la traduction comme la lecture m’avaient demandé beaucoup de travail. Toutefois c’est toujours un plaisir et même un honneur de travailler sur les textes d’HPL.
Cher Vincent, un plaisir d’entendre ce Lovecraft, qui a dû s’avérer particulièrement difficile à lire… Comment faire passer l’indicible, suggérer l’inimaginable, évoquer la folie qui guette les personnages ? Le rendu est excellent, plein de sensibilité et de terreur contenue.
Un grand merci pour cette mémorable plongée dans l’horreur. Et la voix lasse, lasse, et si désespérée de celui qui a vu…
Encore bravo pour votre travail.
Ah, merci Frédéric, vous ne pouvez savoir comme vous me faites plaisir. Je suis heureux de vous avoir fait frémir. Vos propos sont très encourageants ! J’avais justement besoin de me motiver un peu pour commencer à lire “La couleur tombée du ciel”, que je viens de finir de traduire. En effet c’est une grande aventure de se lancer dans un nouveau Lovecraft ; c’est beaucoup de travail car ces nouvelles ne se lisent pas comme les autres ; il y a vraiment un ton très particulier à trouver. Il faut faire de nombreuses prises.
Mais vous venez de me donner de quoi me motiver pour ce Lovecraft-ci et une douzaine d’autres :-), et je suis très tocuhé de votre commentaire.
Je termine la nouvelle de Wharton que je suis en train de lire, et je m’y attaque, pour une livraison sans doute en janvier ou février. Et pour les amateurs de fantastique, il y aura aussi une petite friandise le premier janvier.
Merci pour la lecture de cette nouvelle, à la fois terrifiante et délicieuse! Je me suis régalé! (Comme avec celle de “La Cité Sans Nom”, dont je me suis délecté un peu plus tôt.)
Je suis toujours impressionné par l’intensité que vous arrivez à mettre dans votre voix, par les émotions que vous parvenez à transmettre au-delà des mots, en particulier dans les moments d’angoisse… Cette façon dont votre timbre se déforme subtilement… C’est vraiment remarquable. Et bravo aussi pour la qualité de vos traductions! Rarement dans notre langue, Hodgson, Lovecraft et Montague Rhodes James ont été aussi beaux!
Merci encore, et surtout continuez à nous faire frémir! 🙂