Tout l’humour et le regard de Balzac…
« Mais pourquoi donc cette science a-t-elle eu les honneurs de l’oubli ? N’est-elle pas aussi sage, aussi profonde, aussi frivole, aussi dérisoire que le sont les autres sciences ? N’y a-t-il donc pas un joli petit non-sens, la grimace des démons impuissants, au fond de ces raisonnements ? Ici, l’homme ne sera-t-il pas toujours aussi noblement bouffon qu’il peut l’être ailleurs ? Ici, ne sera-t-il pas toujours M. Jourdain, faisant de la prose sans le savoir, marchant sans connaître tout ce que sa marche soulève de hautes questions ? Pourquoi la marche de l’homme a-t-elle eu le dessous, et pourquoi s’est-on préférablement occupé de la marche des astres ? Ici, ne serons-nous pas, comme ailleurs, tout aussi heureux, tout aussi malheureux (sauf les dosages individuels de ce fluide nommé si improprement imagination), soit que nous sachions, soit que nous ignorions tout de cette nouvelle science ? »
« En marchant, les femmes peuvent tout montrer, mais ne rien laisser voir. — Mais certainement ! s’écria l’une des dames consultées, les robes n’ont été faites que pour cela. Cette femme a dit une grande vérité. Toute notre société est dans la jupe. Ôtez la jupe à la femme, adieu la coquetterie ; plus de passion. Dans la robe est toute sa puissance : là où il y a des pagnes, il n’y a pas d’amour. Aussi bon nombre de commentateurs, les Massorets surtout, prétendent que la feuille de figuier de notre mère Ève était une robe de cachemire. Je le pense. Je ne quitterai pas cette question secondaire sans dire deux mots sur une dissertation vraiment neuve qui eut lieu pendant ces conférences : UNE FEMME DOIT-ELLE RETROUSSER SA ROBE EN MARCHANT ? »
« Il existe deux natures d’hommes dont la démarche est incommutablement viciée : ce sont les marins et les militaires. Les marins ont les jambes séparées, toujours prêtes à fléchir, à se contracter. Obligés de se dandiner sur les tillacs pour suivre l’impulsion de la mer, à terre il leur est impossible de marcher droit. Ils louvoient toujours : aussi commence-t-on à en faire des diplomates. »
Grand amateur de la Littérature Balzacienne, et avoir lu l’intégralité de l’œuvre, y compris les Comtes Drolatiques, je suis curieux d’entendre ces textes avec une autre voix que la mienne
Je vous en prie… , cordialement, ChJ