Le 2 août 1786, dans le salon de Mme Bodard de Saint-Jame, femme du trésorier-général de la marine sous Louis XVI, se trouvent quelques convives dont Alexandre de Calonne, Ministre et Contrôleur général des finances, Beaumarchais, deux dames et « deux nouveaux visages qui me parurent assez mauvaise compagnie », dit le narrateur.
Le premier, avocat, un peu gris, raconte un rêve où il a discuté avec Catherine de Médicis qui justifiait sa conduite lors de la Saint Barthélémy. « Si le 25 août 1572, il n’était pas resté l’ombre d’un huguenot en France, je serais demeurée jusque dans la postérité la plus reculée comme une belle image de la Providence mais le 25 août 1572, cette immense exécution était nécessaire. »
Le second, médecin, ainsi vu par le narrateur : « Je regardai plus particulièrement alors le chirurgien, et j’éprouvai un sentiment instinctif d’horreur. Son teint terreux, ses traits à la fois ignobles et grands, offraient une expression exacte de ce que l’on me permettra de nommer ici la canaille » s’exprime ainsi :
« Non, j’ai rêvé d’un peuple ! … répondit-il avec une emphase qui nous fit rire. J’avais entre les mains un malade auquel je devais couper la cuisse le lendemain de mon rêve.
– Et vous avez trouvé le peuple dans la cuisse de votre malade ?… demanda M. de Calonne.
– Précisément, répondit le chirurgien. »
Le lecteur n’est pas peu surpris quand la fin de Les Deux Rêves (1830) lui révèle qui étaient ces deux individus.
Les Deux Rêves
40 minRené Depasse
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Livre audio gratuit ajouté le 08/06/2013.
Merci au détective Guerchard.