Dans l’introduction à L’Encyclopédie morale du XIXeme siècle intitulée Les Français peints par eux-mêmes, Jules Janin fixe ainsi l’objectif du projet : « Ce que nos devanciers n’ont pas fait pour nous, nous le ferons pour nos petits-neveux : nous nous montrerons à eux non pas seulement peints en buste, mais des pieds à la tête et aussi ridicules que nous pourrons nous faire ». Aussi ne s’étonnera-t-on pas du ton quelque peu satirique distillé dans ces divers portraits de Français.
Le tome 1, publié en 1840 par Léon Curmer, s’ouvre sur un texte d’Honoré de Balzac consacré à la figure de l’épicier : « À mes yeux, l’épicier, dont l’omnipotence ne date que d’un siècle, est une des plus belles expressions de la société moderne. »
Habillage sonore : bruitages personnels.
Merci, chère Christine, pour cet éclairage érudit.
@ CHRISTINE SETRIN
Bien le bo jour !
Merci pour ces lumières que vous avez cherchées pour nous .Si je comprends bien , il en a été comme avec l ‘ expression ” Ne connaître ni d ‘ Eve ni d ‘ Adam ” qui a donné ” … ni des lièvres ni des dents ” ? Aaah …
Bonjour 🙂
Cette histoire de lièvre semble avoir été une facétie à la mode au XIXe… Elle apparaît à plusieurs reprises dans des nouvelles ou des pièces de théâtre de différents auteurs. Balzac lui-même la reprend dans La Vieille Fille (1868).
On la retrouve en 1876 dans une liste de « coquilles amusantes » et en 1892 parmi d’autres « proverbes dérangés ».
Par ailleurs, Eugène Rolland, dans l’article consacré au lierre de sa Flore populaire nous donne cette définition:
Symbolique. — « Le lierre signifie : ingratitude. » Traité cur. des coul., 1649. Le lierre est le symbole de l’amitié : je meurs ou je m’attache. — [D’où, par déformation inconsciente ou facétieuse : « je suis comme le lièvre, je meurs où je m’attache »·
Bonne journée 🙂 !!
Ch.
Mon support d’origine venant de la bibliothèque de Lisieux, j’ai interrogé la version de Gallica : le “lièvre” persiste avec un bel accent grave! Maintenant, je retourne au gîte!
Chers Le Barbon et Sautillant, merci pour votre échange jubilatoire! Je me suis bien posé la question du sens de cette phrase lors de la lecture mais je me suis dit que Balzac connaissait peut-être une variante et que je devais respecter le texte. Je vais toutefois essayer de trouver une autre version pour voir s’il s’agit d’une erreur de numérisation. En tous cas, merci d’avoir levé …le lièvre!
@ ” Le barbon ”
… un peu de salade décomposée pour faire passer tout ça et ce sera parfait !
@ Sautillant
Oui, à coup presque sûr une faute volontaire dans votre exemple.
J’ai pour ma part connu un patron de bar qui exposait un panneau montrant le prix de ses sandwiches «avariés», c’était volontaire. Sa clientèle était faite de jeunes qui riaient de la plaisanterie.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes n’aurait probablement pas apprécié cette (mauvaise) blague.
@ ” Le barbon”
Salut à vous ! Votre histoire de coquille m ‘ en remet une bonne en mémoire … il y a bien longtemps ! Avec des copains on entre dans un petit ” resto ” … on lit loe menu …
Couilles St Jacques ! Sic !
Ça nous a trop plu ! Le patron nous a assuré que c ‘ était … une coquille ! Mais il avait l ‘ air trop malicieux pour qu ‘ on le croie ! Histoire de ” q ” qui me rejouit toujours quand j ‘ y repense . Comme aujourd ‘ hui !
En vous souhaitant de demeler le lievre du lierre ( je ne peux rien pour vous , je n ‘ ai pas lu cette histoire … juste tombé par hasard sur votre message ) …
Tiens, voilà de quoi remplir ma soirée 🙂
Je m’empresse de télécharger!
Merci mille fois!
Merci, Christian Dousset.
Excellent texte excellemment lu, comme à votre habitude.
Une curiosité à signaler à 29 min 50 s : «Je suis comme le lièvre, je meurs où je m’attache.»
Il s’agirait plutôt du lierre, symbole de fidélité, dont on dit qu’il meurt où il s’attache. Serait-ce une coquille (qu’on trouve partout sur la Toile) ou bien Balzac se moque-t-il d’un lapsus d’épicier ?
Ici aussi, c’est lièvre : http://www.bmlisieux.com/curiosa/epicier.htm
Enigme, mais je penche très fort pour la coquille d’imprimeur.