©Bruant d’Almeval 2024, montage d’après François Boucher (1703–1770) et William-Adolphe Bouguereau (1825–1905) (Domaine public pour les deux)

Le chef d’oeuvre inconnu

Dans les derniers mois de l’année 1612, le jeune Nicolas Poussin rend visite à Porbus. Le premier aspire à devenir peintre, le second a déjà acquis une haute renommée dans le domaine. Le hasard amène un troisième homme dans l’atelier de Porbus, à la même heure. Il s’agit de Frenhofer, quant à lui passé quasiment au rang de mythe vivant en matière artistique ! Après avoir donné une véritable leçon de peinture à ses deux comparses, le vieil homme confie ses doutes face au chef d’œuvre auquel il travaille depuis dix ans, sans parvenir à atteindre satisfaction. En demandant à sa compagne Gillette de poser pour lui, Poussin envisage d’apporter une réponse aux atermoiements de Frenhofer. Mais demander son aide à la jeune femme ne serait-il pas mettre en péril leur relation ?

A travers ce récit bref et intense, Balzac entreprend une réflexion profonde sur la peinture, mettant en particulier en balance la dimension intellectuelle de cet art et sa dimension artisanale. On percevra également les échos des interrogations et des débats de son temps en matière picturale, telle la querelle entre les apôtres du dessin et ceux de la couleur.

Mais une autre orientation du récit prend, de nos jours plus que jamais, tout son sens : celle de la condition du modèle féminin dans un milieu artistique où se répètent et se perpétuent les injustices du modèle patriarcal régnant dans la société civile.


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Remarques :

Afin de prolonger cette écoute, nous vous proposons un lien vers « Le nu mis à nu », une série documentaire de l’émission LSD (France Culture) consacrée à l’histoire du nu artistique.

Il existe une première version de cette nouvelle, enregistrée par un autre donneur de voix.

Illustration :

©Bruant d’Almeval 2024, montage d’après François Boucher (1703–1770) et William-Adolphe Bouguereau (1825–1905) (Domaine public pour les deux)

Références musicales :

Chapitre 01-01 : Captaine Hume’s Pavan, No.46, the First Part of Ayres , par Phillip W. Serna (licence CC BY-SA 3.0 ).

Chapitre 01-02 : William Byrd (ca.1540-1623) – Prelude & Voluntarie à 4 for my Ladye Nevell, My Ladye Nevells Booke, No.26. London. GB-Lbl, MS Mus.1591 (1591), par Phillip W. Serna (licence CC BY-SA 4.0 ).

Chapitre 02 : Marin Marais (1656-1728) – Tombeau de Mr. Meliton, No. 83 from Premier livre de pièces à une et à deux violes (1689), par Phillip W. Serna (licence CC BY-SA 3.0 ).

Licence d'utilisation : CC BY-NC-ND : Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification
Livre audio gratuit ajouté le 01/08/2024.

12 Commentaires

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  1. Merci Bruant, grâce à vous, ce chef d’œuvre inconnu m’est enfin connu !
    J’aime beaucoup la façon dont votre voix caractérise chaque personnage. La première partie de la nouvelle, quand Frenhofer critique et corrige le tableau de Porbus, est particulièrement savoureuse.
    Chapeau bas, une fois de plus, pour cette magnifique illustration.

    1. Merci pour ces compliments, cher Vincent !
      Ce texte, lu durant mes études, m’avait laissé une forte impression, et j’ai été ravi d’en retrouver les traces au cours de cet enregistrement. Plaisir d’autant plus intense que j’ai découvert des dimensions à cette oeuvre qui m’avaient échappées alors. Pour ce qui est de l’incarnation des personnages : j’avoue ne point parvenir à conserver une lecture des plus neutres des romans que je donne à écouter…

  2. J’ai été étonnée du vocabulaire technique de Balzac sur le vaste sujet de l’art visuel.
    Lecture très appréciée ! Vous avez trouvé un ton approprié pour le vieillard, ce qui n’a pas dû être simple
    à gérer, entre les autres voix. BRAVO ! – 👁️‿👁️ En somme, une heureuse connivence entre l’auteur et le lecteur. MERCI !🌸

    1. Vraiment, Lïat ? Mais, vous savez, à l’ère romantique, tous les arts cohabitaient par le jeu des fameux salons. Il en résultait, j’imagine, une bonne connaissance des artistes pour les disciplines qui n’étaient pas celle dans laquelle s’exerçait leur activité. Une connivence, dites-vous ? Merci, sans doute… Vos compliments sont acceptés avec gratitude, bien que les deux petits yeux accompagnant le sourire dans votre message me soient quelque peu … déstabilisants ! (Ils sont si réalistes que j’ai la sensation d’être observé, tandis que je rédige ces lignes !🥸)

  3. Monsieur Bruant: quel plaisir de vous retrouver ! Une lecture pour le moins inattendue:
    ….”chef d’oeuvre inconnu”, et par le titre, et par la nouvelle en soi, dont j’ignorais l’existence. C’est donc un grand MERCI que l’on vous doit pour nous la faire connaître.
    Je télécharge ! –Les interminables journées de canicule sont propices à l’écoute de nos
    talentueux DDV. Bonne soirée, bon dimanche !😎

    1. Chère Lïat,
      De mon côté, je ne pouvais ignorer l’existence de cette nouvelle de Balzac. Elle fut des oeuvres que j’eus à étudier au lycée (option artistique, c’était le moins qui put advenir !). Je l’ai relue avec un tout autre regard, ainsi que le laisse entendre le billet d’accompagnement. J’espère que la lecture vous permettra un moment d’évasion… rafraîchissant. Difficile canicule pour nous aussi, de l’autre côté de l’Océan…

  4. Merci, Bruant d’Almeval pour ce beau texte qui incite à réfléchir… sur l’art et l’amour…
    Apparemment je ne puis toujours pas mettre un “cœur”: cela doit provenir de mon appareil.

    1. Chère Bruissement,
      Permettez-moi de vous offrir quelques petits coeurs…💕🩵💕
      …et mes voeux de bonne santé. (⏓◡⏓)❤

      1. Coucou, très chère Lïat, j’ai toujours grand plaisir à vous retrouver et à goûter à votre gentillesse par charmants émoticônes interposés! Je vous souhaite de jolies vacances pour être en forme à la rentrée et vous embrasse amicalement.

    1. Merci à vous Bruissement !
      Et ne vous faites surtout pas de souci ; un commentaire vaut tous les cœurs du monde ! (Et d’ailleurs, notre chère Liät s’est chargée de nous pourvoir en cœurs pour des semaines 😄). Bon été à vous et au plaisir de vous croiser à nouveau…

      1. Nul doute, cher Bruant d’Almeval, que nous aurons l’occasion de nous “croiser à nouveau”, puisque les ouvrages que vous choisissez généralement sont de ceux qui m’intéressent beaucoup. Bonne continuation

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