M. Cave, naturaliste et antiquaire, possède un œuf de cristal aux propriétés extraordinaires : il s’illumine et lui fait apparaître des visions d’un autre monde, une vaste contrée peuplée de créatures aux ailes argentées subtilement réfléchissantes et pourvues de longs tentacules – seraient-ce des habitants de Mars ? Se pourrait-il que ce cristal ait été « envoyé de cette planète ici-bas, afin de permettre aux Martiens d’avoir un aperçu de nos affaires » ? Avec l’aide du jeune savant M. Wace, M. Cave étudie ce monde qui se dévoile fugacement, et ces visions le réconfortent de ses tourments familiaux.
Cette nouvelle de H.G. Wells a été publiée en 1897, puis en 1926 dans l’un des tout premiers numéros du magazine américain spécialisé Amazing Stories. La lecture est proposée en deux versions, avec et sans accompagnement musical.
Frank R. Paul pour le magazine Amazing Stories (mai 1926)
Robert Schumann, Der Dichter Spricht, interprété par Madì (licence Cc-By-Nc-Sa).
Julien Boulier, Éole (licence Cc-By-Nc-Sa).
Bruitages extraits de Universal-soundbank.com.
Gaëlle, j’ai largement préféré cette nouvelle au “Pays des Aveugles” (Eh oui ! Une insomnie = deux Wells ! 😉). Surannée à souhait !
On a beau savoir aujourd’hui tout ce qu’on sait, le charme de ces planètes Mars imaginées par les auteurs des débuts de la science-fiction opère toujours. A ce titre, l’illustration choisie est parfaite. Elle rappelle les couvertures des pulps américains, ces journaux à trois sous qui ont lancés bien des types de littératures dites de mauvais genre qui allaient ensuite conquérir le monde (d’ailleurs, n’en est-ce point une ?). Durant votre lecture des images issues de vieux exemplaires de Guy L’Eclair me venaient également en tête (papier jauni à l’odeur enivrante de caramel sucré doux amer !).
Cette forme de récit – pseudo-journal intime – a été également très en vogue à une époque. Elle permettait de donner plus de crédibilité à… ce qui n’en a (malheureusement) plus du tout pour nous ! Qu’importe, je l’ai dit : le charme opère. Et votre lecture parfaite et feutrée n’y est bien sûr pas étrangère. Mention particulière, enfin, pour le montage musical : vous avez usé avec subtilité et aux moment propices de vos musiques. Merci pour ce moment particulièrement agréable !
Cher Bruant, je vous retrouve ici ! L’illustration est celle du magazine américain ayant publié la nouvelle, et qui s’était fait la spécialité de ces histoires fantastiques. Je la trouve très réussie.
La forme du journal ou du récit à un autre est souvent utilisée par Wells, j’aime cette façon de raconter les histoires qui fait passer d’un temps, d’un lieu, à un autre. Elle se prête bien aux lectures audio, je trouve.
J’ai une tendresse particulière pour ce M. Cave maltraité par sa famille et qui trouve le réconfort dans ce monde lointain qu’il devine dans son œuf. Votre commentaire m’y a fait repenser, et je vous en remercie bien.
Tmor, si vous aimez Wells, vous allez être ravi, il y a de nombreuses lectures de lui sur L.A., par des DDV différents. Vous ne nous quitterez pas de sitôt !
Très belle mise en voix. Merci et bravo. Voici un modeste retour de lecture :
https://www.babelio.com/livres/Wells-LOeuf-de-cristal/360630
Merci de vos retours Gaëlle et Sautillant.
la phrase que vous citez, attribuée à Proust, est très sage, ainsi que la référence aux contes de Dickens 🙂
J’aime beaucoup Proust aussi, on en reparlera sûrement …à bientôt.
” … beau moment de science-fiction teintée de poésie … ” écrivait Vincent de l ‘ ÉPINE …
Pour ma part je renverserais la proposition …
beau moment de poésie teintée de science-fiction .
Si les réminiscences cinématographiques qui ont surgi dans l ‘ esprit de JEAN sont factuellement venues fort à propos … la tonalité de l ‘ histoire me parait tout autre … on n ‘ est pas si loin d ‘ un conte merveilleux de DICKENS , je trouve … et on retombe sur la citation de notre proustienne invétérée ! ” Autant de moines autant de religions ” était-il écrit à l ‘ entrée d ‘ un monastère bouddhiste …
Mon pneumatique salut à tout le monde !
GAËLLE …
Un beau sujet de dissertation cette citation de PROUST ( reprise à l ‘ unisson par BORGES … qui le detestait ! ) . Remise de votre copie d ‘ ici 15 jours .
À propos … Jean- Pierre BAILLOT me faisait remarquer hier qu ‘ aujourd ‘ hui etait le jour anniversaire de la mort de PROUST … 18 Novembre 1922 … Le Temps aboli …
Fidelement …
Merci beaucoup, Jean, pour ce lien vers cette scène de Men in Black dont je n’avais gardé aucun souvenir (il faut dire que je l’ai vu il y a bien longtemps …), et qui effectivement transmet le même émerveillement que l’antiquaire dans la nouvelle de Wells face au monde qui lui apparaît dans l’œuf.
C’est amusant de voir que vous retrouvez, par la lecture, des images de films ! Comme quoi, vraiment, chaque lecteur lit un livre différent ! (Et recherchant une citation disant cela plus élégamment, je tombe sur cette phrase attribuée à Proust, que par gourmandise je ne peux me priver de partager ” En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même.” : il me semble que cela vous convient particulièrement. )
@ eh oui , JEANW !
Une des nombreuses variations du mythe universel du ” miroir magique ” , qui nous renvoie l ‘ image de nos desirs les plus profonds … Il me semble qu ‘ ici la science-fiction ne sert qu ‘ à enrober une histoire tout simplement betement et profondement … humaine . C ‘ est en tout cas ce à quoi j ‘ ai ete le plus sensible .
Cordial salut …