Ou comment Apollon se fait éconduire par une boulangère… Ce plaisant conte grec est paru dans le magazine La Vie littéraire en 1901.
« Apollon se tourna vers Hermès.
– On dirait que tu vantes leur vertu à dessein. Sont-elles réellement si inflexibles ?
– Fabuleusement inflexibles, ô fils de Latone !
– Tiens !… penses-tu qu’il y en ait une seule capable de me résister ?
– Je pense que oui !
– À moi, Apollon ?
– Oui, dieu du soleil !
– À moi, qui l’affolerai de poésie, la charmerai de chant et de musique ?
– Oui, dieu du soleil !
– Si tu étais une divinité honnête, je te proposerais un pari ; mais toi, destructeur d’Argos, dès que tu auras perdu, tu te sauveras avec tes sandales ailées, ton caducée, et adieu le pari !
– Non ! J’appuierai une main sur la terre, l’autre sur la mer et je jurerai par Hadès. Tu sais que même les magistrats d’Athènes tiennent pareil serment.
– Pas tant que ça, mais n’importe ! Si tu perds, tu me livreras à Trinacrie un troupeau de bœufs à longues cornes volés où tu voudras. Tu m’as joué pareil tour quand tu n’étais qu’un jouvenceau. »
Annibal Carrache, Mercure remettant une lyre à Apollon (vers 1600) – gravure colorisée
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