Henry Gréville, pseudonyme de Alice Marie Céleste Durand née Fleury (1842-1902).
Extrait : « – Écoute, seigneur, dit Ilioucha, tu vas mourir, parce que tu es dur et cruel envers nous, et que tu es sourd à la voix de la miséricorde…
Inconsciemment, cet homme inculte employait un langage élevé, presque biblique, celui des Écritures qu’on lit en slavon aux offices de l’Église russe.
– Nous voulons ta mort, continua-t-il, parce qu’elle seule nous délivrera de toi, mais nous ne voulons pas la perte de ton âme. Repens-toi, et fais ta prière à Dieu pour qu’il reçoive ton âme pécheresse dans son royaume céleste.
Bagrianof agita encore ses doigts sur sa poitrine.
– Il ne peut pas même faire le signe de la croix, dit un des conjurés. Délions-lui la main droite afin qu’il puisse prier.
Ilioucha dégagea aussitôt la main droite de Bagrianof, qui s’en servit pour indiquer les images et l’Évangile qui était ouvert devant, sur un pupitre. Cet homme impitoyable, cet insolent seigneur, priait dévotement matin et soir, et ne se couchait jamais sans avoir lu quelques versets des Écritures. »
Merci infiniment pour toutes vos lectures et pour tous ces moments de plaisir que vous nous accordez
Et toujours un petit commentaire en deux mots très pertinent, elisabeth ! Merci à vous et bonne suite !
Quelle histoire ! Très intéressant ce double moment d’émancipation puis de punition. Merci de cette lecture. j’ai aussi terminé la Seconde mère.
elisabeth