Cette nouvelle (antique) de Alice Marie Céleste Durand, alias Henry Gréville, est parue dans la Nouvelle Revue en 1880.
« C’était une mince statuette, haute de quelques pouces, si semblable a la forme humaine, que Charmide lui-même doutait de sa réalité.
– Est-ce bien moi qui l’ai faite? se demandait-il en regardant attentivement les traits purs, les membres souples de la figurine. Est-ce moi, mortel, ou bien quelque déesse a-t-elle terminé mon œuvre pendant mon sommeil ?
C’était l’image d’une femme aux formes élégantes ; drapée jusqu’au col dans les plis multiples d’un vêtement léger, la tête un peu inclinée en avant, un bras replié sur la poitrine, l’autre main rapprochée de son visage, elle souriait avec une grâce mêlée de modestie ; ses yeux semblaient chercher à lire dans les yeux de celui qui la regardait. Le jeune artiste la contempla longtemps et soupira encore. La femme que représentait la statuette n’avait jamais daigné lui sourire. »
C’est une très jolie nouvelle, colorée et délicate. J’ai plaisir à imaginer qu’une véritable statuette admirée dans un musée en est à l’origine. Encore merci pour votre lecture.
Oui, Sylvie, la délicatesse est une des marques du style de cet auteure. Merci à vous.