Une fois rendus à Londres, Jones et Sophie ne sont pas au bout de leurs peines. La route de Tom sera semée d’embûches et de tentations auxquelles il ne manquera pas de succomber. Il sera même accusé de meurtre et emprisonné. De son côté, Sophie devra résister aux fortes pressions, voire aux persécutions, de son père et de sa tante, qui s’obstinent à vouloir la marier à Blifil. Elle échappera de justesse à un viol, prémédité par un certain Lord Fellamar à l’instigation de Lady Bellaston. Plutôt que de résumer cette seconde moitié du roman, tâche impossible, je vous offre deux citations qui illustrent le contraste entre la liberté sexuelle dont jouit l’homme du XVIIIe siècle et la totale soumission attendue de la femme :
Soucieux de se débarrasser de Lady Bellaston, demi-mondaine dont il est devenu le « gigolo » – le mot ne sera inventé que deux siècles plus tard -, Jones fait part de son dilemme à son ami Nightingale : « Non, mon ami, je lui ai des obligations, et de très grandes […] C’est à elle seule que je dois de n’avoir pas manqué jusqu’ici d’un morceau de pain. Comment puis-je décemment abandonner une telle femme ? » Pour sa part, Allworthy proclame ainsi la plus haute qualité de Sophie : « En général, elle montrait la plus haute déférence pour le jugement des hommes, qualité absolument essentielle à une femme qui veut rendre son mari heureux. »
La satire féroce des mœurs du XVIIIe siècle dans Tom Jones n’est cependant pas dénuée de tout optimisme. En dressant Tom contre Blifil, Fielding déclare en substance que la nature humaine est certes insouciante, imprudente, pécheresse et amoureuse du plaisir, mais néanmoins foncièrement bonne.
Consulter la version texte de ce livre audio : Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
“Jones, sortant de son extase, court à elle”, illustration de Tom Jones ou Histoire d’un enfant trouvé, tome IV (1833)
Vos remarques sont très pertinentes et vos compliments me touchent. Merci du fond du coeur.
Très amicalement.
André
Cher André merci de tout coeur pour ce travail de titan, tant pour la traduction que pour la lecture. Vous êtes toujours impeccable et l’on vous suit avec un immense plaisir. Ce roman pas très édifiant du point de vue moral ( notre cher Tom est un peu coquin!) offre toutefois romantisme, humour, rebondissements et j’en passe. Quant à l’auteur il ne lâche pas le lecteur une seconde et se permet de lui octroyer maintes leçons très amusantes. Si Dumas avait l’habitude d’apostropher ses lecteurs, Fielding entretient avec eux un véritable rapport.
Encore un immense merci et à très peu j’espère pour une nouvelle lecture.
Amitiés. Christine
Merci beaucoup, chère Plume.
Avec toute mon amitié.
André
Merci et bravo, cher André, pour cette longue lecture ! Je crois que vous avez bien fait de supprimer les chapitres introducteurs : le récit est déjà bien assez allongé pour une intrigue somme toute assez mince mais cela se lit et s’écoute agréablement, grâce à la qualité de votre lecture, au style amusant de Fielding et à ses réflexions intéressantes.
Amicalement,
Plume
Grand merci à vous, lydie.
Merci monsieur Rannou, vous êtes un formidable conteur .
Merci Bianca. Votre appréciation m’est d’autant plus précieuse que cette lecture n’a pas eu le même succès que les précédentes. Telle est du moins mon impression.
J’en suis actuellement à la moitié du roman et je me régale! Bravo pour cette longue et très belle lecture; c’est beaucoup de travail mais cela en vaut la peine 🙂 J’espère que vous lirez pour nous d’autres romans d’ “humoristes” anglais, comme Thackeray ou Tobias Smollett. Mais après “Tom Jones”, j’écouterai “Le moulin sur la Floss” ou “Silas Marner” que vous avez également lus pour ce site. Encore mille mercis!
Rassurez-vous, la gaudriole reparaît dans la deuxième moitié du roman!J’espère que vous ne serez pas déçu!
Déjà le tome 2 !
Un régal en perspective.
Merci, André Rannou !
Roman exceptionnel d’humour dans les premiers chapitres, mais ensuite le ton est moins à la gaudriole, m’a-t-il semblé. Me trompé-je ? En tout cas, c’est à écouter sans modération aucune et d’urgence toute affaire cessante.
Pour ma part, je ne réponds plus à EDF, à GDF ni même à l’Elysée, lequel hier encore me demandait des trucs pour inverser la courbe du chômage. Obama idem sur l’Ukraine. J’ai raccroché au nez de Poutine également, qui voulait savoir ce qu’Obama m’avait demandé.
Je peux pas tout faire.