Henry David Thoreau (1817-1862), poète, écrivain, antiesclavagiste, fut aussi un naturaliste accompli et un membre éminent du mouvement « transcendentaliste », qui prônait l’individualisme et la confiance en soi et condamnait toute adhésion à une religion ou un parti politique. Pour faire l’expérience d’une vie simple et fruste, au plus près de la Nature, il vécut deux ans et demi – de mars 1845 à septembre 1847 – dans une maison de bois, très isolée et construite de ses propres mains, au bord de l’étang de Walden. Son compte rendu de cette expérience, intitulé Walden, ou La Vie dans les Bois (1854), est son œuvre la plus connue et encore lue dans le monde entier. L’explication qu’il donne de sa décision fournit un aperçu de sa philosophie :
« Je gagnais les bois parce que je voulais vivre suivant mûre réflexion, n’affronter que les actes essentiels de la vie, et voir si je ne pourrais apprendre ce qu’elle avait à enseigner, et non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n’avais pas vécu. Je ne voulais pas vivre ce qui n’était pas la vie, la vie est si chère ; pas plus que je ne voulais pratiquer la résignation, avant que ce ne fût tout à fait nécessaire. Ce que je voulais, c’était vivre en profondeur, sucer toute la moelle de la vie, mener une vie assez vigoureuse et spartiate pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie, couper un large andain et tondre ras, acculer la vie dans un coin, et la réduire à sa plus simple expression. » (Chapitre 2)
Autrement dit, Thoreau se retira dans les bois parce qu’il craignait que sa vie ne passât avant qu’il n’eût appris à vivre. Walden est un plaidoyer en faveur d’une vie réduite aux besoins essentiels de l’existence (bare necessities) et débarrassée de toute superfluité. La bête noire de l’écrivain était le commerce et les grandes entreprises commerciales (big business), symbolisés par la voie de chemin de fer récemment construite et passant tout près de l’étang. « Travaillerons-nous toujours à nous procurer davantage, et non parfois à nous contenter de moins ? » Cette phrase, qu’on croirait extraite d’un récent manifeste écologiste, devrait retenir notre attention, esclaves que nous sommes de la société de consommation et obnubilés par la « croissance ».
L’ouvrage est composé de 18 essais, dont le premier, intitulé Économie, est à la fois long et d’une lecture que d’aucuns jugeront peut-être un peu ardue ! De nombreuses pages sont ensuite consacrées à des descriptions d’une précision quasi scientifique, mais néanmoins pittoresques, des animaux, des oiseaux et de la végétation qui hantent et entourent l’étang de Walden, ainsi qu’aux transformations que subit ce dernier à mesure que passent les saisons.
Sont également décrits avec humour les humains – Thoreau se défend d’être un ermite – qui honorèrent l’auteur de leurs visites et de leur compagnie.
La cabane d’Henry David Thoreau, près de l’étang de Walden (Concord, Massachussets, États-Unis) – photographie : Ryan Taylor. Licence CC by-nc-nd 2.0.
Un grand merci pour ce précieux partage.
Merci, chère Karine, de tout coeur.
Monsieur André
Merci pour votre contribution à ce site passionnant qui fait decouvrir des textes anciens qui ont encore toute leur place dans notre société et dont nous devrions nous inspirer. Celui ci en fait partie merci pour le temps personnel que vous y avez consacré. A vous réentendre. ..avec plaisir.!
Merci, chère Carole. Merci, chère Plume. Cette oeuvre était au programme du Capes d’anglais en 1960, et elle m’avait marqué.
Merci Carole pour l’intervention.
Et merci, cher André, pour cette lecture. J’ai trouvé le premier chapitre vraiment très intéressant. Effectivement, son discours, très original est aussi très moderne. Les décroissants d’aujourd’hui ne le renieraient pas.
Chère Plume, cher Trollus,
Merci pour vos messages !!!
L’archive zip a été reconstituée et rechargée.
Bien amicalement,
Carole
Bonjour,
Ayant voulu télécharger la première partie de cette oeuvre, j’ai eu des soucis pour décompresser le dossier : seuls les chapitres 1 (1), 5, 6, 7, 8 sont arrivés dans le dossier final, comme pour Trollus. Et mon logiciel m’a affiché un message d’erreur. Il y a donc peut-être un petit problème au niveau de l’archive zip
Un grand merci pour cette lecture !
J’ai lu plusieurs fois Walden. Le plaisir de l’écoute me rend ce texte encore plus précieux. Mercii”
Je vous remercie de tout coeur, Sandrine et Marie-Ange.