Le bref poème liminaire La Voix donne le ton des deux nouvelles suivantes :
« Laissez-moi. Que ma porte aujourd’hui reste close ;
N’ouvrez pas ma fenêtre au vent frais du matin ;
Mon cœur est aujourd’hui misérable et morose
Et tout me paraît sombre et tout me semble vain. »
Le Secret de M. de Kerblel est résumé par cette citation : « Il m’a confessé depuis, nous dit-il, en parlant d’un de ces messieurs des Grands Jours, qu’il n’aurait jamais cru qu’il en coûtât tant de dire qu’on aime et que, quand il ne serait pas le plus ferme et le plus constant de tous les hommes, par son naturel, il le serait pour n’avoir plus à recommencer une chose si difficile qu’une déclaration d’amour. »
Dans L’Obstinée Régnier illustre l’impossible oubli d’un amour pourtant dévastateur :
« Vous savez ce que peut souffrir d’une femme un homme qui aime passionnément, et quelle supériorité elles ont sur nous au terrible jeu d’y réveiller les instincts les plus secrets et les sensibilités les plus cachées. Notre amour a besoin de foi et de certitude : il a ses susceptibilités, ses exigences et ses vanités. Il est facile à inquiéter, à troubler, à blesser, à affoler. Ah ! qu’il est aisé à une femme de torturer celui qui l’aime, de créer en lui le doute, l’anxiété, la jalousie, les colères, le désespoir et la détresse, toutes les souffrances, et de le conduire ainsi jusqu’à un point de lui-même où il tournoie en une sorte de panique aveugle. »
Consulter la version texte de ce livre audio : La Voix, Le Secret de M. de Kerbrel, L’Obstinée.
Portrait d’Henri de Régnier.
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