Guillaume Charles Brun, Un panier de rubans (1869, détail)

Lizzie Blakeston

« L’harmonie exorbitante qui s’échappait à flots du piano mécanique s’emparait d’elle comme une main impérieuse, faisait monter vers le ciel en geste d’offrande ses minces souliers jaunes, rythmait le mouvement de ses bras balancés, la courbait et la relevait, enveloppait ses moindres gestes dans une irrésistible cadence, et saisie d’une glorieuse ivresse, Lizzie sautait, pirouettait et se trémoussait dans l’étau de la mesure, offrant au monde obscurci un sourire vague et des yeux hallucinés. »

Avec Lizzie Blakeston (1908), l’auteur de Maria Chapdeleine nous dépeint le destin d’une jeune fille dans les bas quartier de Londres au début du XXe siècle ; il nous dit combien il est difficile de d’atteindre ses rêves, et combien peut être douloureux aussi le retour à la réalité.


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Références musicales :

Frédéric Chopin, Sonate pour violoncelle et piano, interprétée par Leonard Frey-Maibach (domaine public).

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Livre audio gratuit ajouté le 11/04/2021.

14 Commentaires

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  1. Bonjour Vincent, je viens d’écouter Monsieur Ripois et je découvre Louis Hémon. Je le trouve excellent dans la description cruelle de la misère sociale et dans la création de personnages féminins complexes et attachants, ici cette petite Lizzie. Le réel est saisi dans toute sa bizarrerie, pas de clichés. Comme c’est triste et comme c’est dommage pour la littérature que ce pauvre auteur soit mort si jeune.
    Merci de votre choix et de votre art;

    1. Merci à vous Sylvie ! Vous êtes bien aimable de vous préoccuper de ma pauvre petite Lizzie… Je vous rejoins complètement, il n’y a ici ni clichés ni misérabilisme… juste la réalité toute nue, ce qui n’exclut pas bien au contraire, de l’émotion. J’ignorais que Louis Hémon était mort si jeune, vous me l’apprenez…33 ans, il avait encore beaucoup à apporter à la littérature !
      Portez-vous bien et à bientôt 🙂 !

  2. Bonsoir Monsieur , je commence la lecture, je viens vous saluer et vous remercier . De Louis Hémon je ne connais que Maria Chapdelaine et quel magnifique roman d’ailleurs !
    Excellente soirée à vous.

    1. Merci à vous ! Maria Chapdelaine est son oeuvre la plus connue, mais il est vrai qu’il y a beaucoup à découvrir chez Louis Hémon. Et j’espère que cette nouvelle pleine de sensibilité vous plaira 🙂

  3. Cher Vincent, Je suis férue de cinéma en particulier les films ou séries du Londres (ou de l’Angleterre des 18è et 19è siècles). Ce texte lu d’une voix si adéquate et chaleureuse m’a scotchée à ma chaise pendant une heure trente et des poussières… ce qui ne m’arrive jamais. Merci pour ces jolies vacances et je me réjouis de revenir vous écouter…
    ps: est-il possible de vous contacter en privé ?

    1. Merci Christina de votre retour si positif, cela fait chaud au coeur. Je suis heureux que vous ayez été touchée par cette nouvelle très émouvante. Vous pouvez revenir quand vous voulez, il y aura toujours une petite place pour vous 🙂
      Je vous envoie un mail pour que vous puissiez me contacter.
      Bonne journée à vous !

  4. Cher Monsieur,
    vous l’avez très bien dit: „une énorme force pour s’arracher à la lourdeur du quotidien“. C’est pour cela que je suis tant emue! Car le succès était peut-être à portée de sa main, un concours – oú bien le journal du lendemain – est la meilleure occasion pour les professionnels (directeurs de théâtres) oú les privés (organisant une soirée) de se reinseigner à propos de nouveaux talents de la danse. Il est à supposer qu‘ il y en avaient dans l’auditoire. Je raisonne parce-ce que cela me donne à penser, pas pour modifier cette histoire très belle. Merci encore!
    Beautemps

  5. Merci Claryssandre et Beautemps pour votre retour ! En effet, je pense qu’il y a beaucoup à découvrir de cet auteur, en dehors de Maria Chapdelaine.
    Claryssandre, c’est très juste ce que vous dites. Depuis quelques années que je fais mes petits enregistrements, les très longues recherches d’images et de musiques d’illustration ont élargi mon horizon artistique, et m’on fait découvrir Gauillaume Charles Brun ou William-Adolphe Bougueraux, par exemple, ou les délicieuses esquisses de Paul-César Helleu.
    Beautemps, je ne peux pas vous répondre très longuement sans divulguer à ceux qui nous lisent l’essentiel de l’histoire. Mais je partage votre analyse, même s’il ne faut pas oublier les très grandes pesanteurs du monde où vit Lizzie, qui demande une énorme force pour s’arracher à la lourdeur du quotidien – force que, pour un temps, son oncle l’aide à trouver en elle.
    Je suis heureux que vous ayez apprécié toutes deux cette petite histoire très émouvante.

  6. Cher Vincent de l’Épine!
    Merci beaucoup pour cette belle lecture! Elle donne beaucoup à penser. On est tenté de trouver une solution comme par exemple l’engagement par un théâtre ou des engagements dans des soirées privées suite à ce concours que Lizzy vient juste de gagner. Elle a aussi parfaitement raison avec son jugement et pourtant il vaudrait mieux ne jamais se desespérer avant d’être allé jusqu’au bout. Malgré ces observations l’histoire est bien telle qu’elle est, certainement aussi à cause de cette fin auquel on ne croit pas jusqu’á la dernière phrase! Je vous souhaite une très agréable soirée!
    Beautemps

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