Cette délicieuse nouvelle de l’écrivain américain John Habberton (1842-1921), dont l’action se situe dans le Far West de la ruée vers l’or, a été publiée dans La Nouvelle Revue en 1881.
« Tout le monde prononçait son éloge, car il était bon et obligeant. Chacun eût voulu devenir son ami mais, pour une raison quelconque, il semblait préférer sa propre compagnie à celle de ses voisins. Si nul ne déployait plus d’activité tant que les maquereaux mordaient, il s’appuyait paresseusement au bord de sa barque lorsque la bande disparaissait, et contemplait les vagues ou les nuages. Ses plantations étaient si bien tenues, que l’on venait de loin afin de le voir à l’œuvre et de prendre des leçons. À l’heure où le soleil couchant dorait les cimes qui s’élevaient en face de sa demeure, il s’appuyait souvent sur sa bêche pour admirer ce nouvel aspect de la nature. La nature, ce divin poème où le beau se révèle partout en se transformant sans cesse, c’était là le livre qu’il lisait le plus volontiers. Pour son malheur, il rencontra un jour Millie Botayne et se mit aussitôt à adorer une autre forme de la beauté terrestre… »
Merci.