Cette mélancolique nouvelle d’amour de Sibylle Riquetti de Mirabeau, alias Gyp, est parue initialement dans la Revue des deux Mondes en 1891.
« Et, tandis qu’elle se reprochait cette faiblesse dont elle avait honte, affreusement honte, elle vit luire les yeux de Guibray qui la regardait. Ces yeux qu’elle avait bien remarqués dans la journée, pour pouvoir dire, cette fois, de quelle couleur ils étaient, et qu’elle avait trouvés assez beaux et très insignifiants, lui parurent dans l’ombre très bons et si profondément tendres qu’elle en fut toute remuée. À ce moment, elle sentit une main qui sous le plaid cherchait sa main et, s’en emparant, la serrait à la briser. Elle eût voulu crier, descendre, lancer au jeune homme une injure… et elle restait, au contraire, soumise et reconnaissante, répondant malgré elle et de toutes ses forces à l’étreinte chaude qui la remplissait d’un bonheur intense et étonné. »
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