L’éternel féminin n’est épargné dans aucune de ces deux nouvelles.
« Donc, ce que je veux vous raconter, c’est ma première femme du monde, la première femme du monde que j’ai séduite. Pardon, je veux dire la première femme du monde qui m’a séduit. Car, au début, c’est nous qui nous laissons prendre, tandis que, plus tard… c’est la même chose. » (Le Verrou)
Maupassant définit les hommes-filles : « Car nous sommes tous, en France, des hommes-filles, c’est-à-dire changeants, fantasques, innocemment perfides, sans suite dans les convictions ni dans la volonté, violents et faibles comme des femmes. »
Il vaut mieux oublier l’actualité en entendant :
« Notre Chambre des députés est peuplée d’hommes-filles. Ils y forment le grand parti des opportunistes aimables qu’on pourrait appeler « les charmeurs ». Ce sont ceux qui gouvernent avec des paroles douces et des promesses trompeuses, qui savent serrer les mains de façon à s’attacher les cœurs, dire « mon cher ami » d’une certaine manière délicate aux gens qu’ils connaissent le moins, changer d’opinion sans même s’en douter, s’exalter pour toute idée nouvelle, être sincères dans leurs croyances de girouettes, se laisser tromper comme ils trompent eux-mêmes, ne plus se souvenir le lendemain de ce qu’ils affirmaient la veille.
Les journaux sont pleins d’hommes-filles. C’est peut-être là qu’on en trouve le plus, mais c’est là aussi qu’ils sont le plus nécessaires. Il faut excepter quelques organes comme Les Débats ou La Gazette de France.
Certes, tout bon journaliste doit être un peu fille, c’est-à-dire aux ordres du public, souple à suivre inconsciemment les nuances de l’opinion courante, ondoyant et divers, sceptique et crédule, méchant et dévoué, blagueur et prudhomme, enthousiaste et ironique, et toujours convaincu sans croire à rien. » (L’Homme-fille)
Consulter les versions textes de ce livre audio : Le Verrou, L’Homme-fille.
J’ai reçu un mail de litteratureaudio pour lire les commentaires à propos de l’homme-fille de Maupassant. je n’ai pas compris pourquoi cette demande. Comme j’y suis, je dois dire que je trouve les propos d’Aurore assez inquiétants sur les hommes de notre époque. Nous sommes tous en en perpétuel devenir. Les femmes ont tellement souffert afin d’accéder à un peu plus d’amour et de compréhension de la part des hommes. Normal qu’ils mettent plus de temps à évoluer. Mais au bout du compte, nous serons tous gagnants! Dommage pour Aurore!!
Merci M. Depasse.
Quelle évolution depuis le XIXe! Nous en sommes à présent à l’homme-efféminé,mièvre,ayant troqué toute sensibilité pour de la sensiblerie et scotché à sa bonne femme comme un essoufflé à son coach…