Ces deux nouvelles de 1883 sur l’amitié sont bâties de pareille façon : des copains d’autrefois se rencontrent, l’un a bien changé et l’autre ne le reconnaît plus…
L’Ami Joseph : « On s’était connu intimement pendant tout l’hiver à Paris.
Après s’être perdus de vue, comme toujours, à la sortie du collège, les deux amis s’étaient retrouvés un soir, dans le monde, déjà vieux et blanchis, l’un garçon, l’autre marié. »
« Joseph Mouradour, un Méridional, était devenu conseiller dans son pays. D’allures franches, il parlait vivement et sans retenue, disant toute sa pensée avec ignorance des ménagements. Il était républicain ; de cette race de républicains bons garçons qui se font une loi du sans-gêne et qui posent pour l’indépendance de parole allant jusqu’à la brutalité. »
Et son républicanisme outrancier rend impossible son entente avec son ancien camarade De Méroul et sa femme qui tiennent à leur particule…
L’Ami Patience : « – Je parie que tu ne me reconnais pas ?
– Non, pas tout à fait… Il me semble… cependant.
Il me tapa sur l’épaule :
– Allons, pas de blague. Je suis Patience, Robert Patience, ton copain, ton camarade. »
L’inspecteur des finances Gaston Lardois est surpris et gêné de voir que son vieil ami Patience doit sa grande richesse à une exploitation féminine qui ne dit jamais son nom dans le cours de la nouvelle et que nous comprenons dans les derniers mots lancés « d’une voix triomphante où chantait l’orgueil » :
« – Et dire que j’ai commencé avec rien… ma femme et ma belle-sœur. »
Consulter les versions textes de ce livre audio : L’Ami Joseph, L’Ami Patience.
François-Nicolas-Augustin Feyen-Perrin, Portrait de Guy de Maupassant (1876).
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.