Caroline Franklin Grout, nièce de Flaubert, écrit dans la préface : « Relisant beaucoup les œuvres de mon oncle, en particulier sa correspondance, où toute sa bonne et généreuse nature éclate à chaque page, il m’a pris l’envie de recueillir les pensées et jugements qui en forment la substance et j’en ai recopié une grande partie sur un petit cahier… J’avais d’abord fait un classement arbitraire, rapprochant les mêmes sujets les uns des autres ; puis il m’a semblé qu’une certaine monotonie se dégageait d’un assemblage ainsi compris, et j’en suis arrivée à un mélange absolu en gardant pourtant presque toujours l’ordre chronologique… Haine de la bassesse, admiration du beau, large compas ouvert sur toute chose, amour suprême de la forme, religion de l’art, course inlassable vers l’idéal, telle a été la vie de Gustave Flaubert ; elle est d’un haut enseignement dans notre siècle de positivisme et peut fortifier, je crois, bien des âmes. » (Mai 1914).
Trois Pensées :
« L’auteur dans son œuvre doit être comme Dieu dans l’univers, présent partout, et visible nulle part ; l’art étant une seconde nature, le créateur de cette nature-là doit agir par des procédés analogues ; que l’on sente dans tous les atomes, à tous les aspects, une impassibilité cachée, infinie ; l’effet pour le spectateur doit être une espèce d’ébahissement. »
« Un livre, cela vous crée une famille éternelle dans l’humanité. Tous ceux qui vivront de vos pensées, ce sont comme des enfants attablés à votre foyer. Aussi quelle reconnaissance j’ai, moi, pour ces pauvres vieux braves dont on se bourre à si large gueule, qu’il semble qu’on a connus, et auxquels on rêve comme à des amis morts. »
« Le seul moyen de supporter l’existence, c’est de s’étourdir dans la littérature comme dans une orgie perpétuelle. Le vin de l’art cause une longue ivresse, et il est inépuisable. C’est de penser à soi qui rend malheureux. »
Pour l’auditeur, il sera difficile, pendant plus de deux heures, d’apprécier le contenu de ces centaines de citations si précieuses pour connaître Flaubert. Comme pour Vauvenargues, Chamfort ou La Rochefoucauld, il est conseillé de multiplier les pauses entre ces Pensées sans unité directrice et d’avoir, le cas échéant, recours à la version texte.
Portrait-charge de Flaubert par Eugène Giraud, en 1868.
Bonsoir René,
Vous êtes un NEZ, j’insiste, votre façon très nasale et aérienne d’exprimer, de tourner, d’abattre, me charme en une multitude de points…
Puisse ce ton être reconnu des talents de sont altiste!
Belle nuit à vous
Bonsoir cher René,
Merci et bonne soirée …
Bien cordialement,
Ahmed